Laréserve naturelle nationale de l’estuaire de laloire relancée
On en parle depuis 2009. Le serpent de mer de la réserve naturelle nationale de l’estuaire refait surface sous l’impulsion de la ministre de l’environnement.
Le projet de réserve naturelle nationale sur l’estuaire de la Loire revient sur le devant de la scène. Mardi 5 juillet, un comité de préfiguration s’est déroulé en préfecture, à Nantes. Étaient invités les acteurs du territoire, parlementaires, représentants des collectivités locales et établissements publics, organisations socioprofessionnelles, structures d’aménagement et de gestion, associations…
La contribution de la centaine de membres de cette instance d’information et de concertation est attendue d’ici la fin du mois de juillet afin de préparer l’envoi, par le préfet, du dossier définitif à la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, Ségolène Royal.
Des étapes à franchir
« La création d’une réserve nationale passe par plusieurs étapes, précise la préfecture de Loire-atlantique dans un communiqué. La première est celle de la réalisation d’un dossier dit « de prise en considération », pour définir les grandes lignes d’un projet afin que la ministre apprécie l’opportunité d’engager ou pas, la procédure de création de la réserve. »
La mise à l’étude d’un projet de réserve naturelle nationale sur l’estuaire de la Loire a été annoncée en juin 2009, et ajournée notamment dans l’attente des résultats du pacte pour l’estuaire. « Celui-ci n’a pas pu être conclusif », relève la préfecture.
Considérant que ce projet est un « élément indispensable de l’équilibre recherché pour un aménagement durable de l’estuaire », la relance du dossier a été confirmée par Ségolène Royal en juillet 2015.
Des « contre » et des « pour »
Depuis, de nombreuses voix se sont élevées contre le projet. Lors de son intervention en séance du Conseil régional, le 24 juin, Johann Boblin, vice-président en charge des routes à la Région, a salué l’engagement de son président, Bruno Retailleau, en faveur d’un nouveau franchissement de Loire, en aval du pont de Cheviré, tout en rappelant « l’intérêt de s’opposer à un classement de l’estuaire en réserve naturelle nationale, incompatible avec le développement du territoire. »
En mai dernier, le Collectif 44 des Racines et des Hommes a aussi écrit une lettre à la ministre pour lui « rappeler l’opposition ferme et déterminée des chasseurs, des pêcheurs, des forestiers, des propriétaires et exploitants. »
D’autres, au contraire, affirment que la création d’une réserve permettrait une meilleure gestion des espaces et un accompagnement efficace des usagers, des agriculteurs en particuliers. Lesquels redoutent un regain de contraintes…