L’Écho de la Presqu’île (SN)

Petits travaux, lourdes factures

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Des travaux « mal faits et surfacturé­s », des encaisseme­nts de chèques signés de la victime contre des espèces ont conduit cinq hommes devant le tribunal correction­nel de Saint-nazaire mardi dernier. Le jugement sera rendu le 13 septembre.

Deux d’entre eux ont réalisé des travaux en 2012 et 2013. L’un, 53 ans, a élagué des arbres, déblayé un terrain, soit deux jours de travail payés avec un devis-facture de 1 200 € le jour même. L’autre, 44 ans, a fait de la peinture, posé une porte… trop petite et rafistolée par du contreplaq­ué, « démoussé » une toiture… sans effet.

Bref, ce prévenu qui sert du « Moi je travaille ma petite dame » à la présidente a été bien payé -22 000 €- pour des travaux si mal faits, qu’il y a désormais des infiltrati­ons dans ce domicile croisicais, et que la victime, 76 ans au moment des faits, ne peut plus y habiter.

100 000 € de préjudice

C’est une employée de la banque du septuagéna­ire qui s’est alarmée, étonnée de voir soudain tant de mouvements sur son compte : retraits en espèces, multiples chèques d’un montant toujours rond : 12 000, 6 000… ne correspond­ant à aucune facture. Le préjudice est évalué à 106 150 €.

Les avocats des deux prévenus accusés de blanchimen­t ont plaidé « le manque de preuves de l’origine des chèques encaissés. Certes, signés de la victime, mais pourquoi ? » Formelleme­nt identifié par la victime, le troisième a déclaré : « Elle se trompe ! Pour moi tout cela c’est du latin, je ne suis jamais allé au Croisic ». Il a quand même encaissé un chèque de 10 000€.

Pure coïncidenc­e, dira la présidente « vous dites tous ne pas vous connaître et vous avez tous eu affaire à la même victime ». Idem du côté du procureur : « On s’est donné le tuyau, on savait qu’il y avait un os à ronger ». « L’os » ou « le pigeon favori » pour l’avocate de la partie civile, est un homme sous curatelle, « prêt à aider ceux qui ont besoin de travailler ». Une expertise a jugé qu’il ne s’agissait pas d’une personne vulnérable, deux avocats ont avancé qu’il avait un problème d’alcool. Les quatre défenseurs ont plaidé la relaxe.

« Le pigeon favori »

Le procureur a requis une amende de 500 € pour l’élagueur, une peine de 12 mois de prison avec sursis, avec interdicti­on de gérer toute entreprise pendant cinq ans pour le quadragéna­ire qui a « fait du n’importe quoi ». Il a demandé trois mois avec sursis pour deux des blanchisse­urs et quatre pour l’absent.

Évidemment, il faudra rembourser la victime.

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