Suicide d’une patiente : le centre hospitalier au tribunal
En 2009, cette femme de 43 ans s’était pendue dans sa chambre. Le rapport public du tribunal administratif a demandé la condamnation de l’établissement nazairien.
Le rapporteur public a préconisé mercredi au tribunal administratif de Nantes de condamner l’hôpital de Saint-nazaire à indemniser le mari et la fille d’une patiente hospitalisée en psychiatrie, qui s’était pendue dans sa chambre le 31 janvier 2009, avec le foulard que les médecins avaient oublié de lui retirer.
Chef d’entreprise à Saint-nazaire, la défunte avait pourtant déjà fait plusieurs tentatives de suicide par le passé. Son mari et leur fille, qui avait à l’époque 13 ans, reprochent donc aujourd’hui aux médecins leur « défaut de surveillance ». et à une reprise de sa vie normale », a-t-il insisté.
Le rapporteur public - dont les avis sont souvent suivis par les juges - a confirmé qu’il n’y avait pas eu d’examen médical lors du transfert de la victime d’un service à l’autre, et donc « pas d’évaluation de son risque suicidaire ». Ce suicide était pourtant « potentiellement prévisible », selon les experts, compte tenu de sa « détermination à passer à l’acte » et de ses « multiples tentatives » précédentes. Ces éléments auraient dû « imposer un suivi rigoureux », considère le magistrat.
Au final, il a donc évalué à un peu plus de 113 000 € la somme que l’hôpital de Saintnazaire devrait verser au veuf et à l’orpheline, sans compter 2 000 € supplémentaires pour leurs frais de justice. Le centre hospitalier n’était pour sa part ni présent, ni représenté par un avocat, à l’audience du tribunal administratif de Nantes. Celuici, qui a mis son jugement en délibéré, rendra sa décision dans un mois environ.
Le 22 mars dernier, une opération coup de poing de la gendarmerie, assistée du GIGN, a permis l’interpellation d’un habitant de Savenay, ainsi que plusieurs de ses proches.
L’aboutissement d’investigations menées depuis décembre 2014 par l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), après la découverte de stéroïdes lors d’une perquisition. Les agents ont remonté la piste du site Internet qui vendait ces produits illégaux. Elle remontait jusqu’à Savenay. Selon les autorités, le suspect proposait sur son site 146 types de stéroïdes. Une activité très rémunératrice dont les revenus étaient blanchis par un montage financier.
Lors des perquisitions, outre du matériel informatique servant à la gestion du site, les gendarmes ont saisi plusieurs voitures de luxe, ainsi que des armes à feu. Les comptes bancaires ont été également appréhendés. Au cours de sa garde à vue, le Savenaysien « a reconnu son implication dans un trafic particulièrement lucratif de dimension internationale », indiquent les autorités.
« Pas d’évaluation de son risque suicidaire »