L’Écho de la Presqu’île (SN)

Un agent frappé au club de rugby

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Dans la soirée du 29 juillet dernier, le client d’un bar a insulté une serveuse d’origine indonésien­ne, allant jusqu’à lui verser une cannette de bière sur la tête. Mardi, ce maçon de 21 ans comparaiss­ait devant le tribunal correction­nel.

Née à Djakarta, mariée à un Français, la victime vit en France depuis 2006 et n’avait jamais eu de souci. Mais cette soiréelà, elle ne l’oubliera jamais. À l’audience, en pleurant, elle a déclaré : « Oui c’est lui, il m’a insultée : regarde ta peau, elle n’est pas blanche, qu’est-ce que tu fous là, dégage… »

La scène se passait au bar le Tempo, près de l’église de Guémené Penfao. La jeune femme précise qu’ils étaient une vingtaine de copains : « je pleurais, les autres rigolaient. Il m’a suivi sur la terrasse et m’a versé de la bière sur la tête ». Droit à la barre, le jeune homme dit ne se souvenir de rien : « J’étais alcoolisé, les autres m’ont dit pour la cannette alors je les crois mais ils ne m’ont rien dit pour les insultes, je ne comprends pas ces propos, je ne suis pas raciste ». Dommage pour lui, il y a des témoins : notamment la patronne du bar qui décrit une bande de jeunes agressifs et arrogants et qui confirme qu’il s’est acharné à suivre sa serveuse. Et celui d’une cliente appuie là où ça fait mal : « Ils disaient être fiers d’être fachos, chantaient des chants militaires, ne faisaient que se moquer d’elle… ».

Me Bouriachi a défendu la jeune femme : « Elle lisait la haine dans ses yeux, elle a eu cinq jours d’arrêt de travail, a changé de ville et ne s’en remet toujours pas… » La procureure, Fabienne Bonnet, a mis un bémol à son état d’ébriété : « Vous aviez bu, ce n’est pas une excuse mais cela peut expliquer ce que l’on est capable de véhiculer en soi, vos propos sont révélateur­s d’un état d’esprit enfoui ». Elle a requis deux mois de prison avec sursis et une obligation de stage de citoyennet­é.

Le tribunal a jugé différemme­nt. Le prévenu a six mois pour indemniser la jeune femme : 120 € de perte de salaire, 1 000 pour les souffrance­s endurées et 800 pour les frais de justice.

« Elle ne s’en remet pas »

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