L’Écho de la Presqu’île (SN)

La fin des contrats aidés a pris tout le monde de court

- Coralie Durand

Terminés, les emplois d’avenir ou contrats uniques d’insertion : le gouverneme­nt a fermé les vannes. Plus que la décision, c’est sa brutalité qui lui est reprochée.

Depuis le 2 septembre, les groupes peuvent réserver leurs créneaux horaires aux studios de répétition du Vip. Une cinquantai­ne se sont déjà inscrits mais il reste des places : le mardi de 21 h à minuit, le mercredi de 14 h à 18 h, le vendredi de 15 h à 18 h et le samedi de 17 h à 20 h. Des ateliers sont aussi prévus : « Réglage instrument : guitare et basse » le samedi 28 octobre et « Rythme et pulsation » le samedi 18 novembre (initialeme­nt prévu le samedi 25 novembre). Ces ateliers sont ouverts à tous, le matin ou l’après-midi au choix, sur réservatio­n et au tarif de 5 €. Renseignem­ents auprès de Florian et Joris, animateurs des studios : repetition@les-escales.com, 02 40 22 66 90. (Photo © PUK - Samia Hamlaoui)

Le gouverneme­nt a fait connaître sa décision en juillet. Le gouverneme­nt d’édouard Phillippe allait mettre un coup d’arrêt à la majorité des contrats dits aidés : CUI (contrat unique d’insertion) pour le secteur marchand, CAE (contrat d’accompagne­ment dans l’emploi) pour le secteur non-marchand. De 459 000 en 2016, leur nombre passera à 293 000 fin 2017, avec trois priorités : l’accompagne­ment des enfants handicapés, l’outre-mer et les urgences sanitaires et sociales.

Neuf contrats à la Ville

« L’ennui, c’est que ces contrats étaient largement détournés de leur but initial, à savoir le retour à l’emploi, justifie Audrey Dufeu-schubert, députée de la 8e circonscri­ption, membre de la majorité présidenti­elle. Outre les priorités affichées, les bénéficiai­res du RSA peuvent toujours en bénéficier ». Beaucoup de communes, notamment rurales, ont protesté contre cette décision à quelques semaines de la rentrée : beaucoup de ces emplois étaient créés dans le monde de l’éducation.

À Saint-nazaire, la Ville indique avoir « fait un usage mesuré des contrats aidés », refusant « l’effet d’aubaine ». On n’en compte en effet « que » neuf, des agents d’espaces verts, animateur ou agent administra­tif. Pour l’instant, leur avenir n’est pas encore décidé. Trop d’inconnues, selon la mairie. Elle engage en tout cas « une réflexion sur l’opportunit­é de proposer, en substituti­on, des possibilit­és pour des apprentis d’intégrer les services municipaux le temps de leur formation qualifiant­e ».

« Au pire moment »

Le maire, lui, s’inquiète surtout pour le tissu associatif. « C’est tout un pan de la solidarité qui est fragilisé avec la perte des contrats aidés. Ces associatio­ns sont nos partenaire­s dans la politique sociale que nous menons ». Effectivem­ent, dans les associatio­ns qui ont des salariés, on marque le coup. « C’est arrivé pour nous au pire moment », note Maxime Baholet, le président du Snaf. Le club de foot nazairien aux 820 licenciés comptait quatre éducateurs en emplois aidés. « On a appris en juillet que c’était terminé, alors que l’on commence notre exercice comptable. Cela nous fait un trou de 40 000 € dans le budget. On nous change les règles du jeu en cours de route ! »

Le président a donc fait des choix : trois éducateurs au lieu de quatre, un budget de fonctionne­ment rogné, des contrats renégociés avec les partenaire­s. Mais cela ne suffit pas. « On va devoir renoncer à des participat­ions, et prendre dans nos fonds propres. Mais on n’est pas un puits sans fond. Et on a forcément besoin d’encadrants ».

Newspapers in French

Newspapers from France