Bains douches : la polémique
Les bains douches de Penhoët ont bien failli finir tout nus. Le chantier de rénovation est passé à deux doigts d’une opération destruction.
C’est en passant devant les bains douches jeudi matin 21 septembre que Géraldine Joigneault donne l’alerte. Ce site emblématique de Penhoët construit en 1924 est sens dessus dessous. À l’intérieur, « tout était pété ! ». Habitante et membre active du conseil de quartier, Géraldine s’insurge : « on n’a même pas été prévenus ! Une semaine plus tôt, nous animions les journées du patrimoine. 500 personnes sont venues pour les bains douches (1) le dimanche. Et là, on détruit l’intérieur ! Personne ne nous a donné l’info, » ne décolère pas Géraldine Joigneault. Ses coups de fil en mairie ont finalement fait stopper le chantier dans la matinée. Il a repris mais seulement pour le désamiantage, la mise en sécurité et la réfection de la toiture. Les travaux, d’un montant de 210 000 € dureront jusqu’en fin d’année.
« Un manquement »
« On reconnaît un manquement d’information », lâche Pascale Hameau, adjointe au patrimoine. Ni les riverains, ni les membres du Conseilde quartier n’ont été informés du lancement du chantier. « On savait que c’était prévu pour la toiture et la mise en sécurité. Mais on ne savait pas quand et surtout on ignorait l’ampleur », ajoute Géraldine Joingneault. La Ville reconnaît aussi que « sans doute la consigne n’a pas été bien comprise ». Pascale Hameau l’assure : « il n’a jamais été question de vider les bains douches et de tout détruire. Il s’agit de travaux d’urgence ». Plancher à retirer car dangereux, toit à changer car fragilisé, désamiantage, pour la Ville « il s’agit d’une action préventive devenue nécessaire pour assure la pérennité du bâtiment et permettre de réfléchir à sa vocation future ».
N’empêche, les faïences datant de 1920, les boiseries, les deux baignoires et les structures de verrière ont été sauvés in extremis.
(1) Le site est fermé au public depuis 2006. Dans les années 30 il a pu accueillir jusqu’à 12 000 personnes par an.