L’Écho de la Presqu’île (SN)

Boulangère et paysanne

Solenne Goujon est boulangère paysanne dans le quartier du Petit caporal. L’ancienne paysagiste, passée de la terre au pétrin, fabrique son pain bio cuit au four à bois.

- Cathy Ryo

Elle a plaqué son boulot de paysagiste pour devenir boulangère paysanne. Et Solenne Goujon ne regrette pas de récolter son blé et de pétrir sa pâte. L’aventure a débuté il y a seulement deux ans et la boulangère paysanne produit chaque semaine 60 kg de pains, elle aimerait à terme en faire 120 kg.

Le pain sera son destin

« Je souffrais d’un mal-être au travail. Avec mon compagnon, nous voulions changer de vie, aller vers davantage de concret. L’agricultur­e nous tentait bien. Problème, je suis très sensible au froid, alors je ne me voyais pas ce que je pouvais faire dans l’agricultur­e », sourit Solenne. À fil des rencontres, notamment avec la confédérat­ion paysanne et une boulangère de Batz-sur-mer, la Nazairienn­e se dit que le pain serait son destin.

Mais Solenne ne perd pas de vue l’agricultur­e. Et se met en quête d’une parcelle pour cultiver son blé. L’occasion lui est donnée à Savenay avec un terrain de 15 ha à louer. La boulangère paysanne pouvait se lancer.

La Boulange rieuse

Solenne a ouvert sa Boulange rieuse, chez elle, impasse de la Belle Hauttière à Saint-nazaire dans le quartier du Petit Caporal. Il a fallu agrandir, aménager un fournil, s’organiser et investir environ 20 000 € et beaucoup d’huile de coude. Deux fois par semaine, le mardi et le vendredi, Solenne boulange ses petits pains au levain, pétris à la main et cuits au four à bois. « Pour l’instant je fais venir la farine bio. Je ne peux pas utiliser mon blé, la parcelle était en agricultur­e convention­nelle, il faut deux ans pour qu’elle puisse passer au bio. J’ai donc revendu ma première récolte de 1 ha ». Elle a confié la culture du blé à la Cuma de Cambon.

Son activité de boulangeri­e est hébergée à la Coopérativ­e d’installati­on en agricultur­e paysanne. Son pain est vendu à la Socali, en dépôt au salon de thé le Pré vert, aux halles à la Corbeille, à l’amap (associatio­n pour le maintien de l’agricultur­e paysanne) de la Madeleine de Guérande et surtout acheté sur commande : « dans mon quartier j’ai fait du porte à porte pour faire goûter mon pain. L’accueil a été bon, des voisins sont devenus mes clients ». La boulangère paysanne aimerait approcher les administra­tions, les écoles, livrer les salariés. Elle réfléchit aussi à élargir sa gamme autour des galettes et des céréales. Pour le moment son pain se décline en semi-complet, complet, méteil (moitié seigle moitié blé), raisinsnoi­settes, noix, graines, sarrasin, petit épeautre et Solenne peut aussi fabriquer des brioches.

« C’est une aventure passionnan­te », confie-t-elle les mains dans le pétrin. « Je mets en pratique ma théorie sur l’alimentati­on saine, je découvre un métier j’ai créé mon entreprise. C’est une grande satisfacti­on pour moi. Aucun regret ».

■UTILE

La boulange rieuse, solenneg@hotmail.comn page Facebook la boulangeri­euse. Commande au 06 21 81 81 17.

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Solenne Goujon s’est lancée dans la boulangeri­e et l’agricultur­e

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