Un livre-témoignage d’une maman sur la mort in utero
« Ce 26 février 2016 sera le plus mauvais jour de ma vie. Mon ventre arrondi par neuf mois de grossesse est un tombeau. Loris est mort in utero… » Danielle Schroder, 42 ans, n’a rien oublié de cette funeste journée, ni des longues autres qui ont suivi. Son histoire, elle a voulu la raconter dans un livre, « une thérapie, une échappatoire » pour « accompagner les couples endeuillés et faire que le sujet ne soit plus tabou ».
« Ce livre, c’est mon fils »
Ce jour-là, prise de contractions, elle se rend à la cité sanitaire de Saint-nazaire. « J’avais eu une superbe grossesse, je n’avais aucune inquiétude », se souvient-elle. Déjà maman d’un petit Lucas, dix ans, elle se réjouit de voir la famille s’agrandir. Mais rapidement, « c’est le K.O. » après les premiers examens de contrôle. « La gynécologue nous apprend qu’il n’y a plus d’activité cardiaque. Je ne comprends pas, mon mari est anéanti. » Voilà plusieurs jours que le foetus ne respire plus. « 18 mois après, nous ne savons toujours pas ce qui a causé sa mort, regrette Danielle Schroder, même si on suppose qu’elle est due à une insuffisance placentaire. »
Ces douloureux instants puis ceux, tout aussi douloureux, des obsèques et du deuil, Danielle Schroder a souhaité les partager. « Ce livre, c’est mon fils », indique l’auteure, qui, assistante maternelle de formation, travaille aujourd’hui dans l’industrie. « Il était hors de question que je m’occupe de nouveau de nourrisson. J’ai encore parfois du mal à supporter les pleurs d’un bébé. »
Une chambre pour les couples endeuillés
Danielle Schroder s’est fait connaître auprès de l’association nantaise Sa Vie, qui aide au développement et au financement de la recherche médicale sur le syndrome de la mort subite du nourrisson. 10 % des recettes de vente du livre lui seront reversées. Elle envisage de créer une antenne de l’association à Saint-nazaire. Deux autres projets occupent son esprit. « J’aimerais mettre à disposition à la maternité un dépliant sur les démarches à suivre en cas de mort subite. Personne n’est préparé à ce genre de drame, il y a plein de choses que l’on ne sait pas. » État-civil, organisation des obsèques, suivi médical, aides financières, les inconnues sont nombreuses. Elle voudrait aussi qu’une chambre spéciale soit dédiée à la maternité de Saintnazaire aux couples endeuillés, « une chambre dans le service mais éloigné des bébés qui pleurent à quatre heures du matin ».
■UTILE
Danielle Schroder dédicacera son livre « Maman et pourtant, de la vie à la mort in utero », le samedi 7 octobre à la Fnac de Saintnazaire et le 14 octobre à l’espace culturel Leclerc du Ruban Bleu. Le livre est disponible sur edilivre.com. Prix : 14 €