L’Écho de la Presqu’île (SN)

Le mari et la femme, à la fois prévenus et victimes

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Le couple qui se présente amoureusem­ent enlacé vendredi 22 septembre devant la présidente du tribunal correction­nel, Dominique Ferali, est à la fois des deux côtés de la barre. Mari et femme sont prévenus et victimes.

Le 6 mars dernier, les policiers ont été appelés à leur domicile. Les époux ont commencé à se disputer dans la voiture en rentrant de Nantes. Lui, né au Brésil en 1991, reconnaît qu’alors qu’elle était au volant, il « l’a giflée mais ne l’a pas frappée avec une canette » comme son épouse, née en 1986, l’a d’abord déclaré. À l’audience, elle a donné une autre version : « Excuse-moi, chéri, je l’ai cru, mais en fait ce devait être ton bras ! »

« Un couple toxique »

La jeune femme allie le geste à la parole : tout est détaillé et mimé ! Même son avocate, Me Fournard, intervient à plusieurs reprises pour lui dire : « Taisezvous ». Elle mentionne : « C’est compliqué dans la famille, ma tante nous pourrit la vie parce qu’elle est raciste ». Cela peut-il justifier plusieurs mains courantes ? La prévenue-victime se justifie : « Oui, parce qu’on avait l’habitude d’appeler la police quand on s’engueulait, on ne le fait plus ».

Désormais, le couple, marié depuis 2015, a quitté Saintnazai­re pour La Turballe, et le mari fait l’objet d’un suivi psychologi­que, avec un traitement pour réguler son humeur. Vendredi, la procureure, Alexia Cussac, a évoqué « un couple toxique ». « Aujourd’hui, at-elle poursuivi, on vous parle d’une chamailler­ie, en fait il y a un véritable imbroglio avec un jour d’arrêt de travail pour chacun. Ils ont déclaré tous les deux avoir subi des violences » Elle requiert 600 € d’amende pour chacun. Juge unique, la présidente condamne le mari à 400 € d’amende, elle relaxe l’épouse considéran­t qu’elle s’est défendue légitimeme­nt.

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