Villa Rigaud : vers une démolition…
Devant le tribunal administratif, le rapporteur public s’est prononcé en faveur de la démolition de la villa Rigaud située sur le front de mer de La Baule.
La bataille judiciaire est mal engagée pour le GRSB (Groupement des résidents pour la sauvegarde de La Baule). L’association a demandé vendredi 22 septembre au tribunal administratif de Nantes d’annuler l’autorisation délivrée en septembre 2015 par la mairie à Promocéan pour démolir, sur le front de mer, la villa Les Charmettes plus souvent appelée villa Rigaud.
Le feu vert de l’architecte des Bâtiments de France
Le promoteur envisage d’y construire à la place un petit immeuble de sept logements, alors que la villa est pourtant un élément « intéressant » du patrimoine local et « typique de l’architecture bauloise », selon le GRSB. L’association a été rejointe par un riverain, qui a attaqué les autorisations administratives à titre individuel.
Selon les requérants, la démolition des Charmettes, implantée précisément au n°34 de l’esplanade François-andré, serait ainsi contraire au règlement de l’avap (Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine).
Reste que la villa porte des « traces d’humidité » et des « fissures », et que sa toiture est en partie « arrachée », selon les éléments du dossier lus à l’audience. Le futur immeuble va « renforcer la cohérence du bâti existant », qui est actuellement « hétérogène », estime le rapporteur public.
Jugement en délibéré
Le magistrat a d’ailleurs relevé au passage que l’architecte des Bâtiments de France (ABF) avait donné son feu vert au projet de démolition et de reconstruction de Promocéan. Il a également fait remarquer que le terrain n’était pas classé en zone rouge inconstructible, et que la desserte par les avenues voisines Lannelongue et Bouchardat était « suffisante » pour satisfaire les besoins de ce petit immeuble.
Me Rémi Bascoulergue, l’avocat du GRSB, a maintenu pour sa part devant le tribunal administratif de Nantes que le projet d’immeuble ne comportait aucun élément « qualitatif » qui lui permettait de déroger aux règles de l’avap.
« Ce projet présente des garanties architecturales qui concourent à sa bonne insertion dans le paysage », a répliqué au contraire l’avocat de la Ville de La Baule, qui se défend d’avoir « donné un blanc-seing » au promoteur immobilier. Les juges, qui ont mis leur décision en délibéré, rendront leur jugement dans un mois environ. En général, ils suivent l’avis du rapporteur public…