Un périple de 1 200 km à pied pour la bonne cause
Le mont Gerbier-de-jonc - Guérande, soit 1 200 kilomètres à parcourir en 35 jours, en marchant pour la bonne cause. Un défi réussi par Loïck Dubois-rochefort.
Il avait annoncé son projet avant son départ fin août dans nos colonnes (lire notre édition du 25 août). Loïck Duboisrochefort l’a fait : près de 1 200 kilomètres parcourus en solitaire depuis le 24 août à raison de 8 à 10 h et 33 km en moyenne par jour. L’homme, retraité, n’en était pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà accompli Guérande Saint-jacques-de-compostelle, soit plus de 1 500 km en 2016.
Mais pour cet ancien chef d’entreprise et à ses heures, coureur marathonien, il convenait de donner un sens à ses performances. Et cette fois, au profit d’une cause humanitaire. Le déclic se produit lorsqu’il découvre dans un reportage télévisé l’association les Lames de la joie de la Fondation Hopale. Celle-ci oeuvre à constituer une banque de lames en carbone, des prothèses à 2 500 € l’unité, au bénéfice de près de 200 enfants handicapés en attente. « C’était décidé, j’allais marcher pour eux », souffle Loïc Dubois-rochefort.
Logistique appuyée par le Rotary
Il choisit alors de suivre l’itinéraire de la Loire, de la source à l’embouchure, comme un symbole. « Les petits ruisseaux font les grandes rivières ! » sourit-il. Le Puy-en-velay, Roanne, Orléans, Blois, Tours, Saumur, Angers en sont les principales étapes. Mais pour un tel projet, il faut du soutien et de la logistique. « J’ai été accueilli à une soirée du Rotary club de Guérande Pays Blanc pour exposer mon idée ».
Une cause qui fait mouche. « Nous avons été sensibles à ce projet et nous avons décidé de participer financièrement par des dons, à hauteur de 1 € du kilomètre », confirme Danièle Viteau, présidente du Rotary Club. Mais pas seulement, car le club de Guérande sollicite le concours du réseau dense des Rotariens. « Nous avons contacté les clubs disséminés sur l’itinéraire que suivait Loïck et ils ont facilité les étapes », explique Catherine Bailhache, autre membre du Rotary. À charge pour le marcheur de reverser pour chaque nuitée 15 € qu’il s’est engagé à rétrocéder au profit de sa cause.
Marcher pour mieux voir les choses
L’aventure avait pourtant mal commencé car le deuxième jour, le marcheur se perd dans les monts ardéchois, batterie de téléphone en panne. Seul aléa d’un parcours bien balisé. Loïck Dubois-rochefort se félicite de ses rencontres au cours desquelles il s’est efforcé de nouer le contact et sensibiliser à son action, l’affiche de l’association fixée sur le sac à dos. « L’accueil des gens était formidable. Certains me donnaient de la nourriture ! »
Et un constat : « marcher permet de mieux voir les choses et d’être plus attentif aux autres. Je retiendrai de ce long chemin la redécouverte d’une France profonde. Il y a des gens anonymes qui ont un coeur énorme ».
Au terme de ce mois de marche, avec un simple sac à dos pour bagage, Loïck Duboisrochefort aura tout de même récolté une somme qui devrait avoisiner 1 200 €, comprenant les dons récoltés dans une cagnotte virtuelle en ligne et sa participation personnelle. Il faut y ajouter le chèque de 1 200 € du Rotary. Sans compter les tirelires déposées chez plusieurs commerçants de la Presqu’île. En outre, deux entreprises locales, Techno Méca à Missillac et Acs-production à Montoir, se sont également engagées pour 1 € du kilomètre. Bref, de quoi financer au moins une paire de lames carbone.
Et maintenant ?
« Il faut désormais que je capitalise tous les dons qui m’ont été faits et ceux qui m’ont été promis, annonce le marcheur. Puis, direction Berck-sur-mer au siège de l’association Les lames de joie pour remettre l’intégralité de l’argent récolté ». Un grand moment d’émotion en perspective.