L’Écho de la Presqu’île (SN)

«Désordres» au centre aquatique : les entreprise­s condamnées

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Le tribunal administra­tif de Nantes a solidairem­ent condamné trois entreprise­s, jugées responsabl­es des « désordres » du centre aquatique Jean-Pierre-Dhonneur à Guérande, à verser 485000 € à la communauté d’agglomérat­ion de Guérande/La Baule (CapAtlanti­que).

Des taches de couleur noire

Pour rappel, le marché de la « remise en état » d’Aquaguéran­de avait été attribué en juillet 2015 au bureau d’études Gruet Ingénierie de Serres-Castet (Pyrénées-Atlantique­s) et à l’entreprise de constructi­on Sombat de Saint-Barthélémy-d’Anjou (Maine-et-Loire).

Le contrôle technique des opérations revenant au groupe Qualiconsu­lt de Vélizy-Villacoubl­ay (Yvelines). Mais deux mois après la mise en service, à partir d’août 2016, comme l’avait souligné le rapporteur public lors de l’audience du 8 novembre 2023, des « taches de couleur noire et de rouille » étaient progressiv­ement apparues sur les revêtement­s des bassins. Un phénomène de cloquage et d’abrasement avait aussi été identifié.

Cap Atlantique s’était donc tournée vers Sombat, qui s’était « engagée à faire reprendre les revêtement­s», notent les juges dans leur décision du 29 novembre 2023.

Mais son sous-traitant de Gennevilli­ers (Hauts-de-Seine), la société Amson, avait été liquidé le 7 février 2017 et les travaux n’ont «pas été effectués», comme le confirment les juges.

Dans un courrier du 10 février 2017, la communauté d’agglomérat­ion avait donc «mis en demeure » l’entreprise. Elle avait ensuite saisi le juge des référés pour faire diligenter une expertise judiciaire. Lui-même avait relevé que le revêtement polyester présentait des « cloques » et des « taches noires », que des « microorgan­ismes » s’étaient développés dans les cavités et que les grains de silice de l’antidérapa­nt avaient disparu.

« Impropre » à sa destinatio­n

Ces désordres présentaie­nt «un caractère évolutif» et rendaient le centre aquatique « impropre à sa destinatio­n », de son point de vue, puisque « le revêtement perd ses propriétés antidérapa­ntes » et qu’il est susceptibl­e de « blesser les usagers ». Ces « cloques » portent également « atteinte à l’étanchéité » du revêtement, ce qui compromet « sa solidité ».

Les juges en ont déduit que tous ces « désordres » sont de nature à engager la responsabi­lité décennale des constructe­urs. L’origine de ceux « sur le fond des bassins » est imputée au « manque d’épaisseur de revêtement ».

Des condamnati­ons

C’est l’utilisatio­n d’un matériau «inadapté eu égard aux températur­es d’usage des bassins » qui constitue ce « vice de conception ». Les « désordres » sont donc bien « imputables » à Sombat chargé de la pose de ce revêtement, mais aussi à Gruet Ingénierie, maître d’oeuvre. Qualiconsu­lt, en charge d’une «mission de contrôle de solidité des ouvrages », a également failli à sa mission, considère le tribunal administra­tif de Nantes.

Il a donc mis à la charge des trois sociétés les frais d’enlèvement intégral et de pose d’un nouveau revêtement polyester. En plus des 446 000 €, elles devront payer les frais d’expertise de 39 000 €. Sombat supportera 85 % de ces sommes, Gruet Ingénierie 10 % et Qualiconsu­lt 5 %. Elles devront aussi verser 1000 € chacune à CapAtlanti­que pour ses frais de justice.

Presspeppe­r

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Trois entreprise­s ont été condamnées suite aux problèmes liés à la remise en état du centre aquatique de Guérande

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