Critiquée, la municipalité défend une rénovation du remblai « totalement environnementale »
Complexe et hautement symbolique, le vaste projet de rénovation du remblai ne pouvait se dérouler sans débat, ni polémique. L’association environnementale Vert Pays blanc et noir a récemment produit un dossier de 10 pages, déroulant une série de critiques (lire notre précédente édition). Interrogation sur l’envolée de la facture, sur adaptation à la montée des eaux, le bilan carbone des travaux... « Il n’y a pas de vision écologique », déplorent en résumé les rédactrices.
« En toute transparence »
Ce travail argumenté a semble-t-il hérissé en mairie. « Pour réaliser ce projet d’envergure, le cabinet d’études retenu, les entreprises concernées choisies, les élus municipaux et les services techniques travaillent dessus d’arrachepied depuis plus de trois ans », rappelle la municipalité dans un communiqué de presse adressé jeudi matin.
Défendant une élaboration « en toute transparence », la Ville assure réaliser une réhabilitation « totalement environnementale ». D’abord par la reconnaissance par l’État du rôle du remblai comme « une digue de protection ». « C’est la raison pour laquelle il va signer avec la Ville une convention d’occupation du domaine public maritime, une bande de sable longeant le perré afin que celui-ci soit renforcé dans la perspective des décennies à venir. Au final, le mur de soutènement répondra donc aux prévisions du GIEC (Xynthia + 1 m) avec une côte comprise entre Xynthia + 2,5 et Xynthia + 4,5 m. »
La mairie décline les marques d’attention à l’écologie dans la future promenade de mer : doublement de la surface végétalisée, irrigation par recyclage des eaux pluviales, éclairage vers le bas pour diminuer la pollution lumineuse, plantation de 900 arbres. « Les essences ont été sélectionnées par rapport à leur capacité d’adaptation au contexte océanique très spécifique (vent, atmosphère saline, nature du substrat). » L’objectif étant dé créer de « nouveaux habitats favorables » aux oiseaux qui « en période de migration ou d’hivernage, fréquentent peu le remblai ».
Quant aux travaux, « les marchés prévoient l’utilisation de matériaux recyclés ». Dans son rapport, Vert Pays blanc et noir estime que le bilan carbone « ne sera pas compensé ». « Personne ne peut l’évaluer précisément aujourd’hui, rétorque-t-on à l’Hôtel de Ville. C’est à la fin du projet qu’il sera établi de façon définitive et que les éventuelles compensations seront prises. »
Le chantier lancé « courant 2024 »
Les résultats de l’enquête publique seront publiées début 2024. Le gros oeuvre du chantier va être lancé « dans le courant » de l’année, à partir de l’avenue de Lyon. Il est prévu que cette première portion jusqu’à l’avenue SaintSaëns soit achevée en 2028.
Successivement seront réalisés trois autres secteurs, jusqu’à l’étier du Pouliguen. Au total, ça représente 5,4 km de linéaire. La fin du chantier est désormais fixée en 2035, contre 2030 initialement.
L’enveloppe financière est, elle, passée de 37 M€ à 60 M€, mais il ne s’agit encore que d’une estimation susceptible d’évoluer.