L’Écho de la Presqu’île (SN)

Venus de Saint-Pierre-et-Miquelon, Loïc, Caroline et leurs enfants fêtent Noël à Missillac depuis treize ans

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À l’inverse des autres portraits de ce dossier, la famille RevertPapi­n est expatriée… en France. Voilà 14 ans que Loïc, Caroline et leurs deux enfants, Lilou, 19 ans, et Mylan, 15 ans, arrivés de Saint-Pierre-et-Miquelon, fêtent Noël à Missillac.

Cette année encore, ce sera le cas.

Des voyages coûteux vers l’archipel

« Les allers-retours coûtent chers pour se rendre régulièrem­ent dans l’archipel. Les enfants y vont plus souvent que nous l’été», souligne le couple.

Loïc est Saint-Pierrais, sa compagne, Caroline, est Vendéenne. Mais c’est en Sarthe qu’ils se sont rencontrés à l’occasion d’une formation.

Le couple s’installe alors à Saint-Pierre et fonde sa famille.

«On pensait y rester. On avait notre maison, nos emplois », ajoute Caroline qui a l’époque est directrice d’un centre aéré. Loïc travaille quant à lui à l’aéroport.

Il voulait être grutier!

Sauf que depuis longtemps, il nourrit une passion pour les grues et le levage… Un métier qu’il a pratiqué à petite échelle du temps où il travaillai­t dans l’entreprise familiale du bâtiment. Il passe à l’époque ses premiers diplômes, mais les perspectiv­es en levage sont limitées.

« J’avais toujours cette envie dans un coin de ma tête. Finalement, la Compagnie Air Saint-Pierre où je travaillai­s m’a laissé partir pour une formation d’un mois en Mayenne. Lorsque je suis revenu à Saint-Pierre, on a décidé de s’installer en métropole. »

Un choix qui s’est imposé également pour donner un avenir à Lilou, leur aînée qui a pu trouver ici un IME et une place, il y a peu, à l’Esat de Saillé, à Guérande, en atelier pâtisserie.

Une île à taille humaine

L’emménageme­nt a lieu en septembre 2009. Deux mois plus tard, Loïc trouvait son premier poste de grutier. Et depuis, il n’arrête plus.

«Ici, les journées sont différente­s que sur l’archipel. Plus longues notamment en raison des transports. Là-bas, nous sommes peu nombreux, Saint-Pierre, l’île de 4 km sur 8 km, est la plus peuplée avec 7000 habitants et on se connaît tous », ajoute Loïc.

Au-dessus, c’est Langlade, une île reliée par un isthme à Grande Miquelon. Langlade c’est aussi là où bon nombre d’habitants, comme les parents de Loïc ont une maison secondaire, sans eau ni électricit­é. Un havre de paix et de liberté, où le Missillaca­is a tous ses souvenirs et où ses enfants se forgent les leurs.

Les enfants sont attachés à leur île

Mylan y est d’ailleurs très attaché, «il y a beaucoup de nature, de végétation. J’y fais de la voile, du catamaran, de la planche, c’est un paradis ». En revanche, le jeune homme ne connaît pas l’archipel l’hiver.

Des hivers moins rigoureux

« J’ai toujours connu la neige et même des tempêtes de neige l’hiver. Le climat change. Aujourd’hui, il faisait la même températur­e qu’ici, mais avec moins d’humidité. Québec en revanche est sous la neige… Pour Noël, nous n’y allons pas et c’est un déchiremen­t pour la famille qui, pour des raisons de travail et pour rester avec le reste de mes frères et soeurs, ne vient pas ici non plus. Heureuseme­nt, il y a les visios même si ce n’est pas pareil. Mes parents viennent nous voir au printemps », raconte Loïc.

Noël bien fêté sur l’archipel

L’ambiance de Noël y est en revanche très accentuée : « On met le paquet en décoration, bien plus qu’ici, c’est très familial aussi. »

Pour leur 13e Noël en métropole, la famille fera un repas traditionn­el avec en dessert une des bûches de l’atelier de pâtisserie de Lilou…

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