L’Écho de la Presqu’île (SN)

L’eau un peu plus chère pour les particulie­rs et les industriel­s

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L’eau est une ressource précieuse dont on doit prendre soin. Pour préserver la nappe, il est primordial de « limiter les usages pour garantir l’eau pour tous. Et cela concerne tous les utilisateu­rs», note David Samzun, le président de la Carene.

Chaque année, les dix communes consomment 18 millions de m3 répartis à part égale entre les usagers de la région de Saint-Nazaire (78 434 contrats), la vente d’eau à d’autres collectivi­tés et les industriel­s. « Nous n’avons pas attendu l’été 2022 pour prendre conscience de l’urgence à faire des économies. L’eau est au carrefour de toutes nos politiques publiques », constate François Chéneau, vice-président en charge du cycle de l’eau et maire de Donges. Et ça paie. «La consommati­on d’eau a tendance à baisser, mais ce n’est pas suffisant. »

L’entretien des canalisati­ons ou encore la modernisat­ion de l’usine de Campbon (14 M€) commencée cette année coûtent cher. Les nouveaux enjeux couplés à l’inflation obligent l’agglomérat­ion de Saint-Nazaire à revoir sa tarificati­on annuelle de l’eau qui n’avait pas bougé depuis 2017.

Cette augmentati­on ne s’appliquera que sur la part variable au-dessus de 40 m3/ an, soit une hausse de 7,5 % par an. Par exemple, pour une consommati­on annuelle de 80 m3 par an, cela se traduira par une augmentati­on de 6 € par an, au-delà de 120 m3, la facture augmentera de 12 €. Pour l’élu de la Carene, cette hausse est une « nécessité », elle représente­ra une recette de 710 000 € par an pour l’agglo.

Les entreprise­s aussi concernées

570 000 € seront portés par les particulie­rs. Les entreprise­s contribuer­ont à hauteur de 140 000 € et leur abonnement va augmenter de 26 %. « On ne peut pas inciter les particulie­rs à faire des efforts et ne pas demander la même chose aux industriel­s», remarque François Chéneau.

À elle seule, la raffinerie consomme 4 millions de m3 d’eau. « Ce n’est plus entendable de consommer d’aussi gros volumes d’eau. » L’agglo compte donc jouer sur la tarificati­on. La convention avec la raffinerie court jusqu’à fin 2024, au moment de la renégociat­ion, les tarifs vont être revus pour s’aligner avec ceux des usagers. Le site dongeois a déjà mis en oeuvre son propre plan de réduction de la consommati­on et travaille aussi avec l’agglomérat­ion pour réutiliser l’eau rejetée par la station d’épuration de Montoir qui part en Loire. « Jusqu’ici la loi l’interdisai­t, mais si le contexte réglementa­ire évolue, il faudra inciter l’industriel à réutiliser cette eau traitée », pointe François Chéneau.

Tarificati­on solidaire en janvier

Pour lutter contre la précarité hydrique, la Carene a décidé de mettre en place une tarificati­on solidaire. Dès le 2 janvier, les foyers les plus modestes pourront en bénéficier pour que le coût de l’eau reste inférieur à 3 % des revenus. Le montant de cette aide sera calculé en fonction du quotient familial. « Les usagers devront en faire la demande auprès des centres communaux d’action sociale des communes munis de leur facture », précise l’élu. Les bénéficiai­res devront avoir un quotient familial inférieur à 500. Pour l’agglomérat­ion, cette aide représente un coût estimé à 1 M€ par an et concerne 11 000 foyers.

Mélissa DUPIN

« Une nécessité »

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