Île Dumet : la préfecture lance la consultation publique
La préfecture veut interdire l’accès et le mouillage à l’île Dumet jusqu’au 15 août. Une mesure qui ne passe pas. Une consultation publique est lancée.
La réunion publique, organisée par Dumet environnement et patrimoine, a fait salle comble samedi 16 décembre à Piriac-sur-Mer pour exprimer le rejet du nouvel arrêté de biotope de l’île Dumet. Il prévoit une interdiction d’accès et de mouillage du site du 1er mars au 15 août au lieu du 15 juillet actuellement (voir notre édition du 15 décembre). Avec, du 16 août au 29 février, un accès via les deux plages. Les activités économiques ne sont pas concernées. La veille de cette réunion, la préfecture de Loire-Atlantique a mis en ligne sur son site internet la consultation publique tant attendue.
Pas d’accord sur le fond et la forme
Sur la forme, Dumet environnement et patrimoine regrette que cette consultation soit numérique. Pour y pallier, des formulaires seront disponibles en mairies de Piriac et de Mesquer. L’association pointe aussi le calendrier, en pleine fête de fin d’année : « L’administration voudrait limiter la participation des citoyens, qu’elle n’aurait pas mieux fait ».
Sur le fond, l’association, mais aussi des plaisanciers et des élus, ne sont pas d’accord avec la prolongation de la fermeture couvrant presque tout l’été. Rappelant l’attachement des habitants de la presqu’île à cette île au large de Piriac, Dumet environnement et patrimoine redoute qu’une interdiction d’accès et de mouillage laisse ce site à l’abandon et livré à des actes d’incivilité, faute de présence humaine assurée par les plaisanciers et les bénévoles de l’association. Cell-ci estime aussi que la nidification tardive des goélands ne justifie pas la nouvelle mesure, « totalement disproportionnée ».
Surfréquentation, protection des oiseaux
Car de son côté, c’est bien l’argument ornithologique qu’avance la préfecture pour prendre un arrêté, s’appuyant sur un rapport «validé par le conseil scientifique régional du patrimoine naturel de Bretagne et la commission départementale de la nature, de paysages et des sites ». La préfecture évoque une « surfréquentation touristique estivale de mai à septembre. Le dérangement occasionné par cette surfréquentation concentrée durant la période sensible de reproduction induit une très forte pression sur l’avifaune nicheuse avec un impact négatif sur les effectifs de jeunes à l’envol ». Et parle de « fortes dégradations dues au piétinement ».
L’association, qui cogère l’île avec le Département, avait il y a 3 ans obtenu l’interdiction d’accès jusqu’au 15 juillet. Mais elle estime qu’au-delà, « ce n’est pas justifié » et que les sentiers, balisés par ses soins, sont respectés. Elle demande que du 15 juillet au 15 septembre, « l’ouverture soit contrôlée avec la présence d’animateurs nature pour l’accueil des visiteurs et la surveillance de l’île ». S’il est approuvé, l’arrêté sera applicable dès cet été.