« Les gendarmes, je les ai fait tourner comme jamais»
Un jeune homme de 21 ans a été condamné lundi 18 décembre pour deux refus d’obtempérer commis en deux jours à Sévérac et Saint-Gildas-des-Bois.
Un jeune homme de 21 ans a été condamné lundi 18 décembre à 12 mois de prison dont quatre avec sursis probatoire pour deux refus d’obtempérer commis en deux jours sur les communes de Sévérac et SaintGildas-des-Bois.
En moins de 48 h, il a ainsi provoqué deux courses-poursuites, les gendarmes aux trousses, pris tous les risques et donné des sueurs froides aux automobilistes qui ont croisé sa route. L’aboutissement d’une « spirale de délinquance routière », selon les termes du parquet, qui suscite interrogation et inquiétude.
Un gendarme blessé à la main
Il était 22 h 45, jeudi 2 novembre à Sévérac, quand une patrouille a voulu contrôler une Renault Mégane garée, moteur allumé, sur le parking du stade. À l’intérieur, trois hommes et une forte odeur de cannabis.
Au bout d’un dialogue tendu, le conducteur fait une brusque marche arrière, percutant avec son rétroviseur un gendarme à la main. Sa collègue a dû faire un bond sur le côté. Après une dizaine de minutes de chasse, les militaires ont décidé d’en rester là, « compte tenu du danger ».
Ils vont de nouveau croiser sa route samedi 4 novembre alors qu’il quittait le Super U de Saint-Gildas-des-Bois. Rebelote, le prévenu met les gaz et roule à tombeau ouvert sur la départementale, parfois à contresens, ce qui oblige les véhicules arrivant en face à se ranger en catastrophe sur le bas-côté. La poursuite s’est terminée quand la voiture des gendarmes a percuté un poteau téléphonique.
Munis de l’immatriculation et d’images de vidéosurveillance, ils ont fini par interpeller le suspect le 16 novembre, au domicile d’un ami, où ont été découverts du cannabis et des produits de conditionnement. La drogue était-elle la raison de ces conduites dangereuses, questionne le président Stéphane Benmimoune ? « Non dans le véhicule, il devait y avoir 4 grammes pas plus », rétorque ce jeune habitant de Sévérac qui évoque de « précédents contrôles violents». Plus prosaïquement, il roulait sans assurance et surtout sans permis de conduire depuis une annulation en mars 2023. Il avait déjà été pris à défaut au cours de l’été après avoir provoqué un accident avec une voiture « dont les freins avaient lâché », déjà à Saint-Gildas-des-Bois. Entendu, il avait alors indiqué qu’au prochain contrôle «il ne s’arrêterait pas ».
« Je souhaite vraiment me réinsérer »
Cette inclinaison à fanfaronner, il ne l’a pas quitté lors des auditions suivantes en se vantant d’avoir « tracé sa route », réalisé un « drift » dans un rond-point ou d’avoir fait «tourner les gendarmes, comme jamais, pendant 20 minutes ».
« On a l’impression que vous étiez dans un jeu », relève, grave, le président. Des propos qu’il nie en partie désormais, ou qu’il regrette, assurant « avoir pris conscience » de sa dangerosité. «Je souhaite vraiment me réinsérer dans la société. J’ai encore une chance de me rattraper dans la vie», plaide ce titulaire d’un Cap cuisine, victime de plusieurs agressions en prison. Le procureur requiert 15 mois de prison, dont 6 avec sursis probatoire, rappelant que « les accidents et la vitesse sont la première cause de sa mortalité dans sa tranche d’âge. Être au volant c’est comme tenir une arme ».
«Certes, il n’a pas eu un comportement des plus matures, mais tout cela s’est déroulé dans une période courte et il n’a aucune mention à son casier judiciaire », rappelle son avocat Me Douvisi Morris. Dans le cadre de son sursis probatoire, il aura l’obligation de suivre une formation et d’indemniser les gendarmes. Il a été reconduit en détention à l’issue de l’audience.
La gendarmerie a lancé un appel à témoin mardi 19 décembre après la découverte d’un jeune homme gravement blessé sur une route de la commune de Prinquiau.
Dimanche 17 décembre, vers 5 h 40 du matin, cet adolescent de 17 ans a été retrouvé inanimé au milieu de la chaussée, sur la Départementale 100 à la hauteur du lieu-dit la Menais.
Pas de trace de choc sur place
Il a été conduit à l’hôpital