Une association dénonce une coupe d’arbres vallon de Brandu
Une association pointe la coupe d’arbres sur une propriété privée. Elle aurait souhaité une concertation et s’inquiète des conséquences de cette opération.
L’association «Terre et Mer, pour l’avenir du vivant!» dénonce un chantier forestier, à cheval sur les communes de Piriac-sur-Mer et de La Turballe, sur le site du vallon du Brandu. Cette opération de coupe d’arbres, réalisée début novembre sur une propriété privée de près de 2 hectares, a déclenché l’émotion et la réaction des riverains et des associations de défense de l’environnement local.
« Dans la légalité »
Le secteur du vallon jouit de divers classements de protection dans les plans locaux d’urbanisme (PLU) des deux communes. Les membres de l’association décrivent le lieu comme ayant «vraiment une âme » et ont été choqués par la découverte du chantier forestier. Pour eux, cela s’apparente à un « massacre » qui soulève des inquiétudes sur la préservation du patrimoine naturel local.
Si l’association dénonce une opération lancée « sans consultation », les maires des deux communes assurent que le propriétaire a agi « en toute bonne foi et dans la légalité ». Ce dernier a en effet consulté à plusieurs reprises les deux municipalités et le Centre national de la propriété forestière (CNPF) depuis 2021, pour s’assurer du droit de couper les saules et les peupliers, plantés par sa grandmère il y 50 ans et qui tombaient régulièrement, lors de fortes tempêtes.
Le CNPF a confirmé au propriétaire, par un courrier avec copie d’un arrêté préfectoral de 2009, qu’aucune démarche administrative supplémentaire n’était nécessaire pour ce chantier forestier, en raison de sa superficie inférieure à 4 hectares. Cet arrêté préfectoral autorise ce type de coupe, même dans des zones protégées.
« Une coupe radicale »
Cependant, l’association regrette « le manque d’information » sur les espèces endémiques impactées. « Le chantier, mené avec des engins professionnels inadaptés au site, a engendré une destruction du milieu », dénonce Yves Jehanno, membre de l’association. «Nous demandons un inventaire de la biodiversité sur les deux communes. La coupe a été ici radicale et systématique, elle a de plus porté atteinte au peuplement de chênes verts limitrophes. On se retrouve devant le fait accompli. On attend des engagements forts de nos élus pour préserver ces espaces ».
Plus de concertation
L’association rappelle le faible nombre d’espaces écologiques sauvages dans la région. « Audelà des aspects environnementaux, nous demandons une collaboration entre tous les acteurs, y compris les communes, les associations et l’ensemble des propriétaires du vallon, pour discuter des mesures de protection envisageables. Nous demandons également la révision de l’arrêté préfectoral de 2009, qui ne tient pas compte des spécificités de la zone littorale en déficit de bois », insiste Isabelle Leloup, adhérente.
«Saccage du vivant»
« Terre et Mer, pour l’avenir du vivant ! » souhaite également la remise en état des chemins d’accès dévastés par les engins. Les riverains expriment un fort sentiment de « manque de respect » et de « saccage du vivant », soulignant l’importance d’une action rapide pour restaurer et préserver ces espaces naturels.