L’Écho de la Presqu’île (SN)

Pour payer sa drogue, il arrache 90€ et la carte bancaire d’une dame âgée

;Une dixième mention s’est inscrite au casier d’un Nazairien de 39 ans le mardi 26 décembre, pour un vol avec violence commis quelques jours plus tôt.

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Cela ne le dédouane en rien, mais l’homme de 39 ans qui faisait l’objet d’une comparutio­n immédiate le mardi 26 décembre devant le tribunal correction­nel de Saint-Nazaire, a tout reconnu et s’est beaucoup excusé. Les premiers faits remontent au jeudi 7 décembre. Ce jour-là, à 2 h 25, il a défoncé les portes automatiqu­es et les boîtiers de commandes de l’hypermarch­é Casino. Dans le box, il s’en est expliqué : « J’ai fait un délire, à cause d’un excès de cocaïne, j’ai cru que l’on me poursuivai­t et qu’on voulait m’agresser. » Ses allers et retours sont filmés. Le mercredi 20 décembre, à 9 h, dans le secteur d’Océanis, une dame âgée, avec le bras droit en écharpe, retire 90€ au distribute­ur automatiqu­e, lorsqu’un homme lui arrache sa carte bancaire et ses billets. Les trois quarts de celui de 50€ restent dans les mains de la victime. Grâce à son signalemen­t, notamment sa tenue vestimenta­ire, les policiers interpelle­nt rapidement le trentenair­e. Il a sur lui le quart du billet de 50€ manquant, du cannabis et un couteau à cran d’arrêt.

Toxicomane depuis vingt ans

À l’audience, il regarde sa victime : « Je suis vraiment désolé que ce soit tombé sur vous. Je n’avais pas vu votre bras en écharpe, un homme ou une femme, ç’aurait été pareil ! »

Il justifie son couteau par le fait que depuis sa séparation avec la mère de son fils de deux ans, il s’en sert pour manger. Il ajoute dormir dans sa voiture. Sous traitement de méthadone, il dit consommer malgré tout 2 g d’héroïne par jour. Sa dépendance remontrait à 20 ans, mais devant ses juges, le prévenu affirme vouloir « s’en sortir et retrouver une vie normale ». Actuelleme­nt au chômage, il ne cache pas que l’argent « c’était pour acheter sa drogue ». La victime décrit la peur qui la hante depuis les faits et les douleurs opératoire­s dans son bras réactivées par l’agression. La procureure, Marie-Céline Loubaresse est loin d’être rassurée : « Certes, il reconnaît, mais banalise, minimise, il vole pour avoir de l’argent pour ses stupéfiant­s, c’est grave, il y a d’autres moyens ». Me Charlotte Evenat décrit un homme en détresse, qui a volé sans effraction et insiste sur « son choix d’assumer ». Le parquet requérait deux ans de prison ferme, ce sera dix-huit mois, avec maintien en détention. Le trentenair­e devra rembourser les 40€ volés à la victime et lui verser 800€ de dommages et intérêts.

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