L’Écho de la Presqu’île (SN)

Les clients attendaien­t le charbonneu­r… le guetteur le remplace

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Avoir revêtu un pantalon rouge pour faire le guetteur, voire un remplaçant de charbonneu­r, place Marcel-Pagnol à Saint-Nazaire, le 22 décembre n’était sans doute pas la meilleure idée.

Vers 10 h 45, les policiers municipaux remarquent un échange qui ne les trompe pas. Apparemmen­t, « une dizaine de clients attendent l’ouverture du commerce ».

L’un d’entre eux sera placé en garde à vue. Les policiers se mettent en planque. Un peu plus tard, l’homme au pantalon rouge, en l’occurrence le prévenu, s’installe sous un porche, près du terrain de pétanque, route des Fréchets. Surpris par les policiers, il s’enfuit. Son habillemen­t le trahit.

Jugé le mardi 26 décembre en comparutio­n immédiate au tribunal correction­nel de SaintNazai­re,

il se montre très coopératif.

« L’appétence de l’argent facile »

« J’ai travaillé jusqu’en août, après, j’ai commencé à traîner là-bas », déclare ce Nazairien de 20 ans, avant d’ajouter : «De 10 h à 1 h, j’étais guetteur pour 80 €. Ce jour-là, j’ai remplacé le charbonneu­r. Je savais où se trouvait le produit ». Depuis sa prise de fonction, il concède «neuf ou dix transactio­ns ». Il reconnaît avoir touché 1 500 € mais « j’ai pris des amendes parce que je n’ai pas toujours prévenu que les policiers arrivaient ».

Arrivé chez un oncle en 2021, il a déjà travaillé et s’apprête à faire une formation d’agent d’entretien.

Lors du procès, la procureure, Marie-Céline Loubaresse, estime qu’il a bénéficié d’un contrat de parrainage, qu’il est nourri, logé, mais que « c’est certaineme­nt l’appétence de l’argent facile qui l’a conduit à surveiller le point de deal, voire à prendre sur lui de faire la vente, sachant où est caché le produit ».

Son avocate, Me Charlotte Evenat, insiste sur le fait que ce jeune homme n’a pas de condamnati­on à son casier judiciaire, qu’il a été interpellé après cinq minutes de transactio­n… Elle estime que, comme les autres, «c’est un élément lambda qui avait envie d’avoir, par exemple, de beaux vêtements ».

Il n’ira pas en prison, étant condamné à quatre mois de prison avec sursis simple.

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