L’Écho de la Presqu’île (SN)

Christian imagine la petite citadine électrique de demain

Designer automobile, Christian Van Oost a installé son atelier à Saint-Nazaire. Il a créé une gamme de voitures électrique­s qui répond aux besoins du quotidien.

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Renault, Audi, Peugeot... Christian Van Oost a travaillé pour les plus grandes marques de voiture. Depuis 2018, il a installé son bureau de design automobile CVO design à deux pas du Ruban bleu. Dans son atelier, il travaille depuis 2021 sur une gamme de voitures électrique­s, qui vient de recevoir le prix Défi produit innovant des derniers Audacity awards de l’agglomérat­ion de Saint-Nazaire.

Aucun gadget inutile

Son idée ? Imaginer des véhicules électrique­s qui répondent aux besoins essentiels, « minimalist­es, fonctionne­lles et adaptées au juste nécessaire ». Loin des gros SUV de deux tonnes et leurs 400 CV qui coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros, les voitures du Nazairien sont ultralégèr­es et seront vendues entre 10 000 et 15 000 €. « Les voitures électrique­s d’aujourd’hui ne correspond­ent pas aux besoins. Un peu comme les ordinateur­s, on n’utilise que 10 % de ce qu’on achète. J’ai donc imaginé un véhicule ultra léger qui utilise moins de batterie et avec aucun gadget inutile. »

Sa passion pour les voitures remonte à son plus jeune âge. « Mon père aimait l’automobile, il y avait des magazines qui trainaient à la maison », se souvient le designer. « Quand j’avais 10 ans, à l’école, je passais mon temps à dessiner des voitures sur mes cahiers. J’ai d’ailleurs redoublé à cause de ça ! », sourit Christian Van Oost, qui rêvait à 5 ans d’être pilote de F1. « J’ai dû abandonner mon rêve car mes parents n’avaient pas l’argent nécessaire. » Christian n’a donc jamais été pilote, mais il n’a pas abandonné le milieu. Son bac en poche, il se tourne vers les études d’ingénieur designer. « Je suis allé à Compiègne car c’était la seule école où il y a avait un cours avec Renault. »

À sa sortie d’école, il travaille pour la marque française. Il a notamment dessiné un prototype d’une voiture longue comme une Super 5 avec l’habitabili­té de l’Espace. C’est aussi lui qui a imaginé le double plancher du Scénic.

Son parcours profession­nel est impression­nant. Il a collaboré avec des bureaux profession­nels du monde entier, de Francfort à Tokyo en passant par Turin, créé sa propre écurie automobile au Mans. Plus récemment, il a travaillé pour le constructe­ur de véhicules de pompiers Sides à Saint-Nazaire. « Toutes ces expérience­s m’ont ouvert l’esprit en créativité. »

Et surtout lui ont donné l’envie de créer ses propres véhicules qui répondent aux enjeux de mobilité urbains « performant­s et inclusifs aussi. »

Commercial­isation en 2025

Pour réaliser ses voitures, il s’appuie sur sa connaissan­ce des voitures de course, légères. Il utilise des matériaux peu courants dans le monde automobile, comme le bois. Il a six projets en cours, du véhicule de livraison du dernier kilomètre, en passant par la voiture inclusive d’apprentiss­age de la conduite pour enfant, à la Tiny, voiture citadine électrique très compacte. « On peut la conduire dès 14 ans et est plus petite que la Citroën Ami. Elle pèse seulement 200 kg et peut embarquer deux personnes avec un espace de chargement conséquent. » Elle a une autonomie de 60 à 120 km selon les modèles. Deux prototypes ont été réalisés. « L’objectif est de les commercial­iser courant 2025. »

Mélissa DUPIN

« À 10 ans, je passais mon temps à dessiner des voitures sur mes cahiers d’école »

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