Baisse de la population : Batz-sur-Mer, Guérande et Le Pouliguen relativisent
Le Pouliguen, Batz-sur-Mer et Guérande ont perdu des habitants entre 2015 et 2021. Tel est le constat observé par le dernier recensement de l’Insee. Les municipalités ont pris des mesures pour inverser la tendance.
143 résidents en moins à Guérande, 151 à Batz-sur-Mer et 450 au Pouliguen. En six ans, ces trois communes sont passées d’une population totale de 23703 habitants à 22959. Ce sont les trois seules villes de la Presqu’Île à avoir une démographie en baisse, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui compare les résultats entre 2015 et 2021. Ces récents chiffres sont les plus parlants, la population légale au 1er janvier 2021 étant en vigueur à compter du 1er janvier 2024.
Des progrès malgré tout
« Nous sommes tout de même en progrès », relativise Norbert Samama, maire du Pouliguen. Sa commune pâtit de la plus forte chute démographique du territoire avec - 1,8 %. L’édile met notamment en perspective ces résultats avec ceux obtenus au cours de 2020, durant laquelle la ville dénombrait 2,3 % d’habitants en moins par rapport à 2019.
La municipalité guérandaise, qui subit la plus légère tendance avec - 0,1 %, constate « une pente décroissante présente avant l’élection de Nicolas Criaud en 2020 » et souhaite, depuis quatre ans, « inverser la courbe ».
Un reflet de la réalité ?
Du côté de Batz-sur-Mer, qui perd 0,9 % de ses résidents, la réalité « est toute autre aujourd’hui » selon la maire Marie-Catherine Lehuédé. Car «ces chiffres ne prennent pas en compte les habitations sorties de terre depuis 2020 » et avance « un renouvellement perçu dans les écoles (+12,88 % d’élèves à la rentrée scolaire 2023) ».
Un « défi démographique »
Guérande et Le Pouliguen préfèrent mettre en avant le bilan positif de ces dernières années. La cité médiévale invoque par exemple une hausse de 140 habitants de 2020 à 2021, tandis que la station balnéaire compare le recensement obtenu entre 2019 et 2021, qui a vu la population chuter de seulement dix habitants. «Ce défi démographique a été annoncé pendant la campagne des municipales 2020 » rappelle Norbert Samama qui estime qu’à la suite de la pandémie, « les gens ont compris l’intérêt de résider dans une ville à taille humaine. »
Des solutions en perspective
Pour « rééquilibrer la démographie », Le Pouliguen mise sur des initiatives fortes comme « une saison culturelle riche et l’embellissement de la commune, surtout en fin d’année » selon le maire qui a aussi souhaité que des efforts soient réalisés «dans la rénovation des installations sportives et scolaires ».
À Guérande, c’est l’importance des zones commerciales qui est avancée par la Ville pour attirer, et notamment « Villejames et les Salines qui stimulent l’activité depuis quatre ans ».
Le logement, un point de bascule
L’un des freins majeurs à l’attrait de la Presqu’Île est le coût et la disponibilité des logements. Pour parer à cette problématique, Guérande instaure « des politiques publiques axées sur la création de domiciles pour les jeunes ménages.» La commune batzienne suit le mouvement et évoque son «projet du futur quartier de la Bonne Eau », l’objectif étant de « contenir la mutation de certains foyers en location de courte durée afin de conforter l’offre à l’année. »
Le Pouliguen consacre « 70 % de son foncier communal au bail réel solidaire*». L’édile ajoute que les 30 % restant sont «consacrés à la création de logements sociaux ». L’objectif est de «rompre la tendance négative » et «d’éviter la catastrophe que symboliserait le recensement d’uniquement 3500 Pouliguennais dans les années à venir (contre 4 000 aujourd’hui). » De facto, les dotations de l’État diminueraient drastiquement.
* Le bail réel solidaire (BRS) est un contrat de longue durée permettant à des organismes fonciers solidaires (OFS) de distinguer le foncier (dont ils restent propriétaires) du bâti, et ainsi de céder des droits réels sur le bâti à des familles modestes, qui occuperont le logement à titre de résidence principale.