L’Écho de la Presqu’île (SN)

Agression sexuelle sur une jeune majeur : six mois ferme

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ne marche pas droit. En effet, après le travail, il a consommé un peu d’alcool. Il l’entoure de son bras et lui passe une main sur les fesses, reprenant les mêmes termes que dans le garage : « Personne ne saura, c’est entre toi et moi. » La jeune fille le repousse une nouvelle fois, affirmant : « Je n’ai pas envie ». Éconduit, il s’emporte : « Ah, t’es une fille comme ça, à cause de toi, j’ai raté mon train. » Lorsqu’il est entendu par les enquêteurs, l’homme reconnaît avoir embrassé la jeune vendeuse dans le cou, « lui avoir passé une main aux fesses machinalem­ent », mais nie les faits du garage, jetant le discrédit sur la plaignante. Lors de leur confrontat­ion, le 22 septembre suivant, les deux protagonis­tes maintienne­nt leurs versions.

Aucune « notion de consenteme­nt »

La victime, qui bénéficie d’un statut de personne handicapée, était déjà angoissée, notamment du fait de harcèlemen­t au cours de sa scolarité, comme l’a dit son avocate, Me Sabrina Monnier. Elle a pu en parler et elle va mieux désormais. Elle avait eu six jours d’arrêt.

Lors de l’expertise médicale du prévenu, le médecin soulignait : « Il balaie la notion de consenteme­nt. » De son côté, son patient déclarait : « Bon, j’aurais pas dû le faire, mais ça fait toute une histoire pour rien du tout, je ne devrais avoir qu’une petite sanction. » Une légèreté peu appréciée par la procureure, Mathilde Defretin, d’autant, relève la magistrate « qu’il est aujourd’hui aux abonnés absents ».

Elle rappelle au tribunal que les relations entre les employés étaient bonnes, mais que l’homme a laissé entendre « qu’elle l’attirait ». Elle estime qu’il faut porter au crédit de la victime « une force de réaction et de caractère ». Le patron a gardé les employés, mais les a placés dans des établissem­ents différents.

Le parquet requérait cinq mois de prison ferme, le tribunal en a prononcé six. Le condamné devra accomplir un stage de lutte contre le sexisme et rembourser les 900 € de frais de justice engagés par sa victime. Jusquelà, il avait trois condamnati­ons pour conduite avec alcool ou stupéfiant­s.

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