L’Écho de la Presqu’île (SN)

Il n’assume pas le départ de son épouse et se retrouve au tribunal

-

Le mardi 9 janvier, un habitant de Saint-Joachim, âgé de 64 ans, a vu une première condamnati­on s’inscrire sur son casier judiciaire. Séparé de son épouse depuis septembre 2017, divorcé en juillet 2022, il comparaiss­ait devant le tribunal correction­nel de Saint-Nazaire pour l’avoir harcelée.

Impossibil­ité de voir ses enfants

Lors de l’instructio­n, le président, Stéphane Benmimoune, a mis en exergue les éléments de la plainte de son ex-épouse : passages répétés devant son domicile ou celui de son compagnon, attente à la sortie du travail, des séances de yoga, filatures en voiture… Il a rappelé l’épisode où, apercevant son ancienne conjointe tenant par la main la petite-fille de son compagnon, le sexagénair­e a cru que c’était sa propre petite-fille. Il a aussitôt fait demi-tour, descendant du véhicule et les suivant à pied.

« Pas de problèmes de vie commune »

À la barre, le prévenu s’exprime à voix basse : « Vous n’imaginez pas ma souffrance ». Pour lui, s’il ne voit plus ses trois filles et ses deux petites-filles, c’est parce que leur mère les a montées contre lui. Le président le recadre : « Non, ce sont elles qui ont fait ce choix parce qu’à chaque fois qu’elles vous voyaient, vous aviez des griefs contre leur mère ». Me Sylvie Salmon, avocate de la victime, ajoutera : « Il leur a demandé de faire un choix ». Il justifie son attitude par le fait «qu’il voulait avoir un dialogue avec elle, ce qui était impossible, qu’il n’y avait jamais eu de problème pendant leur vie commune… »

« Tous les droits sont en faveur des femmes »

Plusieurs témoignage­s l’ont desservi. Se défendant sans avocat, il reconnaît ne pas assumer la séparation, évoque des tromperies… précisant : « Elle m’a trahi, traîné plus bas que terre… » et s’enfonce lui-même : « De toute façon, tous les droits sont en faveur des femmes, tout le monde le dit ».

L’avocate de la victime, absente à l’audience, Me Sylvie

Salmon, affiche sa déception : «J’aurais aimé que la garde à vue, le contrôle judiciaire et l’audience d’aujourd’hui aient un effet thérapeuti­que sur le comporteme­nt anormal de Monsieur, je m’aperçois que ce n’est pas le cas ». Elle souligne qu’il est « toujours dans le déni », précisant que, rabaissée, elle a fini par quitter le domicile vélo.

« Enfermé dans la haine»

« Il se pose presque en victime » commente la procureure, Mathilde Defretin, avant de poursuivre : « L’une de ses filles a dit qu’il s’est enfermé dans la haine », une belle-soeur a mentionné : « Tout le monde le croit capable d’aller plus loin ». La magistrate estime qu’il vit « dans la véritable obsession de quelqu’un qui est incapable de se remettre en question ».

Elle a été suivie dans ses réquisitio­ns. Le prévenu est condamné à douze mois de prison avec sursis probatoire de deux ans. Il a interdicti­on de tout contact avec la victime.

Newspapers in French

Newspapers from France