L’Écho de la Presqu’île (SN)

La protection civile à pied d’oeuvre pour accueillir les sans-abris

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Il est 18 h ce mercredi soir et le thermomètr­e affiche des températur­es négatives. Encore. Devant le gymnase Carnot, près de la sous-préfecture, plusieurs personnes sans abris se pressent déjà à la porte, alors que, ils le savent, elle n’ouvrira qu’une demi-heure plus tard. C’est ici qu’elles pourront passer la nuit, au chaud, pour manger, dormir, se laver. Un vrai répit avant de reprendre leur vie dans la rue.

Le plan Grand Froid ayant été déclenché par la préfecture, la protection civile s’est installée dans la salle de sports samedi 6 janvier — et cela devrait durer jusqu’à lundi. La vie y est maintenant bien rodée, avec une zone sommeil, une zone repas. Deux grandes tentes sont montées pour les couples ou les femmes isolées. Dans les caisses en plastique, rangées contre le mur, on trouve tout le nécessaire, des serviettes jetables, une infirmerie. Les bénévoles s’affairent, sortent les assiettes. Axel prépare l’arrivée des bénéficiai­res. Boulanger à SaintEtien­ne-de-Montluc, il fait partie de la protection civile depuis deux ans. « Un message sur les réseaux sociaux je crois, souritil. Ça m’a plu assez vite, aider, rencontrer les gens. Faire en sorte qu’elles dorment au chaud. C’est le minimum quand nous, on y a droit ».

Une maraude tous les soirs

Les yeux sur l’écran, Axel vérifie une nouvelle fois les mails. «On a reçu la liste?» Même rituel à la même heure. Le 115 envoie la liste des sans abris inscrite pour la nuit. Pas question en effet d’entrer sans décliner une identité. «Nous pouvons accueillir un maximum de 25 personnes, explique Laurent Chapuis, chargé de la communicat­ion. Hier soir, nous étions déjà à 21 . Sachant que le foyer Blanchy et ses 25 places affichent aussi complet, tout comme les 40 places à Nantes, les lits deviennent rares.

Certains font de toute façon le choix de ne pas venir dans ces accueils collectifs. « C’est pour cela que nous partons en maraude tous les soirs à partir de 18 h 30. On les rencontre, on leur donne des vêtements chauds et de la soupe ». Lundi soir, l’équipe a ainsi croisé plusieurs jeunes, « certains qui travaillen­t et qui dorment dans leur voiture. C’est ce qui nous donne le plus d’inquiétude ».

Les chiens aussi

18 h 30, les premières personnes arrivent, souvent avec le chien en laisse. En effet, les animaux ont aussi leur zone, « selon leur éducation ». C’est d’ailleurs ainsi qu’une chienne a mis bas l’an dernier dans ce gymnase de huit petits. «Aujourd’hui, les chiots se retrouvent aussi ici ». Les bénévoles resteront, eux, jusqu’à 22 h, avant de laisser un vigile prendre le relais. Ils seront de retour le lendemain matin dès 7 h 30 pour le petitdéjeu­ner.

Cela deviendra le guichet unique nécessaire aux personnes en recherche d’informatio­ns sur le logement. La Maison de l’habitat va être construite à la place de l’ancienne supérette rue Jean-Jaurès. Le chantier démarre lundi 15 janvier, par la démolition de la bâtisse, pour une ouverture de la nouvelle structure prévue début 2026.

Ce bâtiment certifié « Haute Qualité environnem­entale » aura recours aux énergies renouvelab­les et « s’insèrera dans le projet global de la redynamisa­tion du centrevill­e », affirme la municipali­té.

Une fresque murale sur la façade

L’ouverture se fera par le parking des Halles, mais du côté de la rue, le bâtiment sera habillé d’une fresque murale « qui viendra égayer sa façade, et donner un nouvel espace d’expression à l’art dans la Ville ».

Les travaux entraînero­nt la suppressio­n d’une partie du stationnem­ent du parking des Halles : une soixantain­e de places seront impactées durant la durée du chantier.

Le coût du projet est estimé à près de 5 millions d’euros, dont 1,9 est amené par le Conseil départemen­tal au titre du soutien aux territoire­s et 400 000 € par l’État au titre de la Dotation de soutien à l’investisse­ment local (DSIL).

Rencontre avec les riverains

L’atelier mobile sera présent sur le parvis des Halles, à SaintNazai­re, le vendredi 26 janvier, de 10 h à 13 h, pour répondre à toutes les questions des riverains sur ce projet et les travaux.

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