Pour les associations, Total «atténue les taux d’émissions» pour «minimiser les effets des pollutions»
Le 12 janvier 2024, la Commission de suivi de site était très attendue par les associations AEDZRP (association dongeoise des zones à risque et des PPRT et MNLE (mouvement national de lutte pour l’environnement).
Pour les associations, l’accident sur le P551 « n’est pas dû au hasard », mais à un « manque de maintenance ».
« De la provocation »
Une nouvelle fois, elles s’inquiètent de l’air respiré lors de cette fuite du 21 décembre 2022, qui a duré plusieurs jours. Un air potentiellement impacté par les hydrocarbures en fuite (notamment le benzène, volatile et cancérigène), mais aussi par des produits utilisés pour maîtriser cette fuite : 88 m³ d’une mousse anti-incendie maintenus au sol durant la récupération de l’essence. Les associations s’étonnent que Total n’ait pas eu recours « comme à son habitude à la station météo de Montoir-deBretagne située à 10 m du sol, mais à la sienne située à 18 m, entraînant de fait une différence d’appréciation des vents ».
Pour l’AEDZRP et MNLE, les calculs présentés sont là pour « atténuer les taux d’émissions pour démontrer aux riverains qu’ils ont été très peu affectés. Déclarer que “les concentrations moyennes simulées” sont restées inférieures au seuil d’exposition en milieu professionnel respiratoire relève de la provocation ».
Elles pointent la « surexposition » à des substances dangereuses pour la santé pendant plusieurs jours. «L’ARS n’a pris aucune mesure de protection et de prévention sanitaire. Le refus de l’exploitant de prendre en compte dans l’étude finale l’ensemble des substances présentes contribue à masquer le réel impact de cet accident sur l’environnement.. C’est irresponsable et dangereux ».
Face aux «nombreux manquements de l’industriel pour mettre aux normes ces installations, sa volonté de minimiser les effets des pollutions», l’AEDZRP et MNLE réclament une nouvelle modélisation concernant la qualité de l’air, la prise en compte de l’ensemble des polluants présents sur le site et la tenue d’une prochaine CSS (commission de suivi de site) en présence notamment d’Air Pays de la Loire et de l’Ineris (Institut national de l’environnement industriel et des risques).