Dans l’appartement reniflé par le chien policier, 16 kg de drogue et un arsenal

18 mois après cette importante saisie, deux jeunes hommes de 22 ans ont été condamnés à 24 et 18 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel.

Ce jour de mai 2022, les policiers de Saint-Nazaire n’ont pas fait le déplacement pour rien à la Bouletterie.

Allée Barbara, sur l’un des deux points de deal enkystés dans ce quartier sensible, ils ont dans un premier temps mis la main sur le vendeur, un homme de 22 ans porteur d’un sac au contenu compromettant : diverses drogues, dont 10 sucettes à « l’effigie cannabis », deux couteaux, une machette, et une clé.

Pistolet mitrailleur

Laquelle a ouvert un appartement déjà repéré par le chien stups. 14 kilos de résine de cannabis, 2 kg d’herbe, 125 g de cocaïne sont découverts, ainsi qu’un petit arsenal : pistolet mitrailleur, fusil de chasse, deux pistolets automatiques, une hache...

Le propriétaire de l’appartement, en fuite en Algérie, n’a pu être appréhendé, de même que d’autres suspects dont les mandats de recherche sont restés infructueux. Restent le petit charbonneur, qui travaillait pour 30 € par jour, et un autre individu, d’un tout autre pedigree. En août 2020, alors à peine majeur, il était déjà tombé pour un trafic à la Bouletterie. En juin dernier, il avait de nouveau été lourdement condamné pour l’agression d’un habitant qui avait tenté de s’opposer aux dealers. Des tirs à travers sa porte l’avaient convaincu de fuir avec sa famille.

Dans le box, cet homme désormais âgé de 22 ans prétend qu’à l’époque, il « ne trainait plus dans le quartier ». « C’était déjà derrière moi », ajoute celui qui souhaite travailler dans la restauration, loin de Saint-Nazaire. Ses empreintes sur un bloc de cannabis ? « J’ai pu gratter un joint sur le kilo ». Pour le procureur JeanFrançois, il s’agit « d’explications évasives » qui ne peuvent masquer le « rôle actif » des deux prévenus. Il requiert des peines de 3 et 4 ans de prison. « Si elles ne sont pas assez fermes, nous n’endiguerons pas le phénomène du trafic dans ces quartiers », prévient-il à l’adresse des juges.

« On veut faire un message pour les autres dealers »

« On veut utiliser cette personne en situation de faiblesse pour lancer un message aux autres dealers de la Bouletterie. Où est la justice là dedans ? », proteste Me Sami Khankhan, avocat du charbonneur. Le jeune homme en situation irrégulière est condamné à 24 mois de prison et une interdiction définitive du territoire.

« Il est dans le milieu des stups, on ne vas pas se mentir. Certes, il a pu être au contact de ces produits, mais cela ne dit rien de ses responsabilités », tempère Me Morgan Loret, défenseur du plus capé, qui dépeint un garçon « qui a commencé à dérailler à la mort de soeur ». Relaxé en partie, il est reconnu coupable pour la détention et l’usage : 18 mois de prison ferme.

Julien BOULIOU