L’Écho de la Presqu’île (SN)

Les riverains ont payé les travaux de protection

-

Les exemples d’éboulement ou de sentiers côtiers fermés comme sur la grande côte du Pouliguen ou sur la pointe du Castelli à Piriac ne manquent pas ces derniers mois.

Vagues fortes et ruissellem­ent

La plage de Brambel, à l’anse de Bayaden, toujours à Piriac, subit elle aussi les assauts de la mer et fait face aux eaux de ruissellem­ent depuis longtemps. Une double peine qui a dégradé fortement la falaise de type argileuse, au grand dam des propriétai­res des maisons qui surplomben­t la plage.

Des opérations de drainage ont certes été entreprise­s régulièrem­ent, mais la tempête du siècle de 1999 a fini d’emporter le sentier côtier. Et l’inquiétude n’a fait que grandir chez les riverains qui ont alors multiplié les démarches pour que des travaux de protection soient décidés.

Pas d’enrochemen­ts autorisés

«Nous sommes neuf propriétai­res, dont la moitié réside ici à l’année, à avoir créer l’associatio­n Brambel environnem­ent en 2018, afin de protéger ce site. Depuis 20 ans, toutes nos demandes d’enrochemen­ts, comme ce qui se fait ailleurs dans d’autres communes, ont été refusées par les services de l’État. Au fil du temps, la falaise a reculé», explique Sandra Bureau, présidente de Brambel environnem­ent.

Finalement, l’État accepte en 2021 que des privés financent une solution pourvu qu’elle soit douce et réversible. Seule l’étude de faisabilit­é de 13000 € a été prise en charge par la mairie, et subvention­née à 90 % par l’État.

« Le paradoxe » du Code civil

Car le Code civil le stipule : il appartient aux propriétai­res d’assurer la protection de leurs biens. «Un paradoxe lorsque l’ont sait que les solutions que nous avons apportées ont été refusées », estime l’associatio­n.

Les politiques de l’État évoluent et seul cet aménagemen­t en bois sur un des sites-écoles de la stratégie locale du trait de côte a pu être engagé.

«Il s’agit d’une fixation du pied de la falaise par des pieux en bois de châtaigner. Sur un linéaire de 150 mètres, cette protection retient les éboulement­s dus au ruissellem­ent. Sur la pente douce, des plantation­s vont bientôt

Pour quelle pérennité?

Les travaux ont commencé en novembre, après les tempêtes Ciaran, Céline et Domingo et s’achèveront au printemps. Quant à sa pérennité, elle est difficile à garantir, peut-être 15 ans.

«Si un fort coup de vent de plein ouest arrive, on ne sait pas comment l’ouvrage va réagir. Mais nous n’avons pas le choix si nous voulons sauver nos maisons. Les enrochemen­ts qui nous semblaient plus résistants et grâce auxquels on aurait recréé un sentier côtier nous ont été refusés », estime la présidente.

Patricia BIGOT

Newspapers in French

Newspapers from France