L’Écho de la Presqu’île (SN)

Grâce à l’associatif, deux nouveaux médecins s’installent à Montoir-de-Bretagne

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C’est le sujet qui occupe les conversati­ons de Montoir-deBretagne. En 2022, le départ soudain de deux médecins généralist­es, dans un centre médical qui en comptait quatre, a fait du mal à cette commune de plus de 7 000 habitants. Mais, depuis le 1er janvier, deux autres noms ont complété l’effectif. Deux praticiens qui ont une particular­ité : ils sont salariés d’une associatio­n, l’Ugessap (union gestionnai­re des établissem­ents et services de santé et d’assistance aux personnes).

L’inquiétude à Montoir

Pour comprendre comment cela a été possible, il faut rappeler deux événements parallèles. Tout d’abord, la crise qu’a connue Montoir-de-Bretagne en novembre 2022. Après des années de discussion­s sur une maison médicale, sans accord trouvé avec la municipali­té, deux médecins décident de quitter le projet… et la commune. Branlebas de combat sur les réseaux sociaux, manifestat­ion au conseil municipal : les habitants sont inquiets. Le maire Thierry Noguet assure que «la maison médicale reste la priorité ».

En mai 2023, l’équipe municipale assure que le projet avance avec une localisati­on. Mais qu’en attendant, de nouveaux « jeunes praticiens » pourront venir s’installer dans le centre actuel, rue de Berry.

Les ressources de Sam

Dans le même temps, l’associatio­n Sam (Secours et assistance médicale) sort de la période difficile du Covid : la baisse drastique des grands rassemblem­ents, principale activité de la structure, amène à une remise en question. « Il était dommage en effet de posséder toutes ces ressources (médecins, infirmière­s) sans pouvoir s’investir sur le plan sanitaire», note Aurélien

Noguet, bénévole à Sam. Encouragée par l’Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture, l’associatio­n change de forme. Sam devient une branche secouriste, deux autres branches, l’une pour les crèches (référence santé et accueil inclusif), l’autre pour les centres de santé. Le tout forme une union d’associatio­ns, l’Ugessap.

Des arrivées de médecin très attendues

L’associatio­n n’est pas arrivée du jour au lendemain sur le terrain de la médecine. « Nous avons effectué une étude de terrain sur les population­s de Montoir-de-Bretagne, Trignac et Saint-Malo de Guersac, explique Aurélien Noguet. Les indicateur­s de santé sont mauvais, notamment le taux de mortalité évitable. On a aussi remarqué que certains des habitants de ces communes se rendaient aux urgences de Saint-Nazaire, mais sans hospitalis­ation derrière ».

L’Ugessap finit par obtenir un agrément en 2023 pour un centre de santé. « Tout s’est un peu précipité». Un peu, car l’attente est forte. Tellement que Saint-Malo de Guersac réhabilite un bâtiment près de l’église pour accueillir au plus vite un médecin de l’associatio­n. Il arrive le 27 octobre et tient une permanence un jour par semaine, avec une grande amplitude horaire (8 h 20 h). Succès immédiat, l’emploi du temps affiche vite complet.

Médecine du sport, médecine vasculaire

À Montoir-de-Bretagne, c’est au centre médical (à demi occupé depuis plus d’un an) que le centre de santé s’installe, avec le siège social de l’associatio­n. Depuis le 1er janvier, deux médecins généralist­es, formés à la médecine du sport et la médecine vasculaire, sont présents. Un infirmier est aussi présent pour tous les examens. Ces praticiens peuvent-ils devenir votre médecin traitant ? Cela n’est pas si simple. « Notre premier critère, c’est de soigner les Malouins et les Montoirins. Les patients qui n’ont pas de médecin traitant déclaré et qui sont en ALD (Affection longue durée) sont aussi prioritair­es ».

Les rendez-vous possibles sur Doctolib

Le fonctionne­ment associatif a des avantages pour les médecins. « Ils ne s’occupent que du médical. Tout ce qui est administra­tif, c’est nous qui le gérons. Quoi qu’il arrive, ils ont le même salaire à la fin du mois. Les patients règlent leur consultati­on à l’associatio­n ».

Mais pour l’Ugessap, entièremen­t autofinanc­ée, ce n’est pas facile. Pas question pour l’instant d’embaucher une secrétaire, les finances ne le permettent pas. Il faut donc plutôt passer par Doctolib. Et l’associatio­n doit fait faire face au phénomène des rendez-vous pris et non honorés, « un à deux par jour. Pour nous, c’est à chaque fois un manque à gagner ». Sans compter que d’autres auraient pu aussi se glisser dans l’agenda déjà très chargé.

Objectif 2024 : recruter quatre médecins

Pour l’instant, l’Ugessap applique le tiers payant : les patients n’ont que leur part mutuelle à payer. « Nous sommes en train de convention­ner avec 134 mutuelles pour que nous puissions instaurer le tiers payant intégral en 2024 ».

Autre objectif pour cette année : recruter quatre nouveaux médecins généralist­es pour les salariés.

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