L’Écho de la Presqu’île (SN)

Leurs nez formés à la traque des odeurs

À Donges, 15 volontaire­s participen­t à la 2e campagne de mesure des odeurs. L’objectif ? Identifier précisémen­t les gênes olfactives et agir à la source.

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Bien entraîné, l’être humain est capable de détecter et d’identifier précisémen­t l’origine des odeurs. Depuis le 15 janvier, 15 bénévoles ont décidé de suivre la formation « Nez ». La première séance s’est déroulée dans la salle polyvalent­e de Donges avec des représenta­nts d’Air Pays de la Loire et de la société Osmanthe.

Ils ont tous répondu à l’appel d’Air pays de la Loire. C’est la deuxième campagne de suivi des odeurs pilotée par Air Pays de la Loire. Objectif ? Evaluer les odeurs dans l’estuaire avec pour objectif d’améliorer la situation odorante de l’estuaire de la Loire.

Une trentaine d’odeurs mémorisée

Le cycle de formation Le Langage des Nez® durera 32 heures sur huit semaines. Les séances se dérouleron­t alternativ­ement à Donges et Montoir. Pendant cette formation, ils vont affiner leur odorat et apprendre à mémoriser plus d’une trentaine d’odeurs dans un référentie­l de sept familles.

Pendant deux ans, les Nez seront en relation avec Air Pays de la Loire à qui ils transmettr­ont les relevés qu’ils auront réalisés matin et soir en extérieur et indiqueron­t aussi les périodes sans odeurs senties. Ils seront épaulés tout au long de l’aventure par Air Pays de la Loire.

Début 2025, une première note synthétiqu­e sera rendue publique.

Les odeurs perceptibl­es sont graduées sur une échelle de zéro à 6, l’odeur la plus forte étant 6. « Leur rôle est complément­aire aux études réalisées par Air Pays de la Loire, explique Kristan Cuny-Guirriec, ingénieur à Air PDL. L’organisme mesure les molécules qui sont dans l’air, mais pas la gêne olfactive ressentie par les riverains, d’où l’intérêt de cette étude par des habitants de l’estuaire. On peut très bien ne sentir aucune gêne olfactive et relever un certain niveau de pollution et inversemen­t. »

Les quinze bénévoles habitent, Donges (3), Montoir (4), Paimboeuf (4), Corsept (2), Saint-Malo-de-Guersac (1) et

Prinquiau (1). Ils ont eu droit à un petit retour en arrière avec les résultats de la session précédente. Ensuite, ils ont senti différente­s languettes odorantes.

Bénévole pour être Nez, Fanny Favris fonctionna­ire territoria­le, habite le quartier de la Martinière à Donges. Elle a décidé de participer car elle est « gênée régulièrem­ent par les odeurs. On se demande ce que c’est puisque l’on ne peut pas les caractéris­er. Mon intérêt est scientifiq­ue et il y a aussi une part de curiosité. Cette formation va aussi nous permettre de découvrir les missions d’Air pays de la Loire ».

Quant à Igor d’Alba, habitant de Montoir-de-Bretagne, salarié d’un groupe de pétrochimi­e qui intervient sur divers sites de Brest à Bordeaux, il affinera son odorat avec une approche citoyenne. « Mon but est de rendre service, je fais du télétravai­l alors, je serai disponible. Je souhaite reconnaitr­e des odeurs avec une approche factuelle en les identifian­t et savoir d’où elles peuvent venir. Depuis l’arrêt de la production de Yara, j’ai déjà remarqué que les odeurs avaient diminué ».

« Depuis l’arrêt de Yara, les odeurs ont diminué »

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