L’Écho de la Presqu’île (SN)

À la CGT, «on a l’impression de faire le travail d’assistante sociale»

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L’aide juridique aux salariés n’est pas la moindre activité à la CGT. Moins visible que la présence dans les manifestat­ions, ce secteur de l’union locale ne désemplit pas avec plus de 200 personnes reçues encore l’an dernier. « Cela demande beaucoup d’énergie », souffle Joël Lemarié, responsabl­e du secteur Droit Liberté et Action juridique. Et aucune accalmie ne semble s’annoncer à l’horizon.

Il y a des raisons diverses à vouloir un jour pousser la porte du 4e étage de la maison des syndicats : une rémunérati­on incomplète la plupart du temps, mais aussi des conditions de travail, de santé, des ruptures de contrat. « Ils viennent surtout parler de leur mal-être. Notre première mission, c’est de les écouter. On a l’impression de faire le travail d’assistante sociale ».

Conseiller les salariés

Pour cela, sept personnes sont désignées pour trois ans comme conseiller salarié pour l’union locale de Saint-Nazaire — 38 au niveau de la Loire-Atlantique. Avec « 50 à 60 heures » à consacrer pour chaque dossier aux prud’hommes, le travail ne manque pas. D’autant plus que «le droit du travail n’a de cesse de se complexifi­er. Cela ne va pas s’arranger avec les déclaratio­ns d’Emmanuel Macron à Davos ». La semaine dernière, le président de la République a en effet annoncé « un acte II de la réforme du marché du travail », ce que la CGT comprend comme une nouvelle menace sur le Code du travail.

En 2022, à Saint-Nazaire, près de 40 dossiers sont allés jusqu’aux prud’hommes, une juridictio­n « en danger », rappelle le syndicat.

L’effet réforme des retraites

L’absence de greffier rallonge les délais, ce qui décourage conseiller­s et salariés (lire notre édition de la semaine dernière).

Le syndicat ne prévoit donc pas de baisse d’activité pour les prochains mois. Surtout depuis la réforme des retraites de l’an dernier, qui « nous a donné de la visibilité. Il y a un engouement, c’est certain. Les gens nous disent : vous, au moins, vous vous battez ».

Coralie DURAND

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