Le rêve olympique de Joseph et de sa fille Élise va se réaliser
«J’ai encore du mal à retomber sur terre. »
Une semaine après, Joseph a toujours la voix qui tremble quand il s’agit d’évoquer la grande nouvelle. Celle-ci a été annoncée au cours d’un appel en visio, par Tony Estanguet, un président de Paris 2024 « ému et fier » : le père de famille de 45 ans et sa fille Élise, polyhandicapée, porteront la flamme au cours du Relais olympique. Le triple médaillé d’or de canoëkayak a également salué dans son tweet «tous ceux qui se sont mobilisés » derrière le hashtag « La flamme pour Élise ».
100 000 candidatures
Car tout est parti d’une série de messages postés par cet habitant de Prinquiau en juin 2023, qui ont ému la toile, quelque 900 000 vues en quelques jours, au point de créer une « chaine de solidarité » qui ne s’est jamais démentie. «J’ai eu plein de retours extraordinaires, notamment de parents d’enfants handicapés qui se sont reconnus dans notre histoire. »
En faisant partie des 11 000 chanceux parmi 100 000 candidatures, Joseph va pouvoir enfin partager sa passion avec sa fille. « Le sport et les Jeux olympiques m’ont toujours accompagné, et apporté un peu de réconfort dans les moments difficiles, comme lorsque nous avons appris la maladie d’Élise, relate ce licencié du club de handball de Savenay et abonné au HBC Nantes. «Je vais voir les matchs avec son petit frère Gabriel. Malheureusement, ces moments, je ne peux les partager avec elle. »
Élise et Joseph ne savent pas encore où et quand ils s’élanceront. Le Relais olympique traversera la France du 8 mai au 26 juillet, et passera par la Loire-Atlantique le 5 juin, à La Baule notamment. « Cela ne devra pas être trop loin, mais les organisateurs ont cette contrainte à l’esprit. Et ses camarades de l’IME (Institut d’éducation motrice) de l’Estran à Saint-Nazaire espèrent bien venir la voir ! »
Élise, 16 ans, est porteuse d’une maladie génétique rare, et souffre de retards psychomoteurs importants. Cette mise en lumière est aussi l’occasion pour son papa de parler du handicap, du regard des autres, et du quotidien souvent difficile des parents aidants.