Un projet de sauvetage baptisé Horizon Halle’lieutique
Samedi 27 janvier, une réunion inédite regroupant un large éventail des acteurs du monde maritime croisicais s’est tenue au comité local des pêches pour présenter le projet Horizon Halle’lieutique, fruit d’une large consultation.
Une réflexion qui a réuni des représentants des filières production (armateurs, marins-pêcheur, conchyliculteurs, mytiliculteurs) et distribution (mareyeurs, poissonniers), auxquels se sont associés la Coopérative maritime, la Ferme marine et l’Océarium. Cette entité représente une force économique estimée à 3,5 millions d’euros en termes de retombées sur le territoire croisicais et une masse salariale de plus de 200 emplois directs et indirects.
À l’heure où le Département, dont c’est la compétence, diligente un audit sur ses deux criées ligériennes, ce collectif se veut être une force de propositions constructive et proactive. Il souhaite apporter sa contribution dans une démarche non polémique, tout en partageant son expertise et sa vision du contexte local, tirés de son expérience du passé pour mieux éclairer l’avenir.
L’objectif affiché est triple. Il s’agit de « conserver et améliorer la criée au service des professionnels, de sauvegarder les emplois directs et indirects toute l’année sur le territoire et de préserver le caractère maritime et touristique du Croisic ».
Un état des lieux prometteur
La spécificité de la criée croisicaise est de proposer à la vente des espèces vivantes de qualité (langoustines, crevettes, seiches, poissons de ligne, coquillages…). À défaut de données publiques pour 2023, elle se classe, en 2022, au 5e rang en prix moyen sur les 33 halles à marée métropolitaines.
Selon le collectif, « une étude socio-économique démontre la viabilité de la halle à marée du Croisic en raison de projections d’activités en progression de 7 % en volume et de 2,5 % en valeur jusqu’en 2029 ».
Celle-ci dispose d’une infrastructure avec des équipements adaptés et récents, comprenant notamment des viviers refaits en 2022 et un système vidéo pour les ventes à distance. Un effort reste à porter sur la modernisation du système de vente et de production de glace. Il serait nécessaire, dans le cadre du projet proposé, d’effectuer quelques travaux d’adaptation mineure pour une mise aux normes des locaux conforme à celles des établissements recevant du public (ERP). Des économies peuvent encore être faites sur la gestion des bacs criée ou sur la consommation d’énergie.
Des propositions concrètes
Le collectif propose un plan d’action en trois points.
Il entend créer un label pour valoriser les produits et les filières. Il s’agit de faire connaître et reconnaître la marque croisicaise grâce à une communication renforcée et à l’organisation de manifestations destinées à promouvoir les produits et les métiers.
Le collectif ambitionne de renforcer les synergies entre les acteurs et dynamiser le marché en mutualisant la logistique : une cellule marketing dédiée pourrait être créée. De nouvelles prestations et offres commerciales interfilières pourraient être mises en place.
Enfin, une autre idée est exposée : ouvrir la halle à marée au grand public. Des visites pourraient être proposées par les offices de tourisme de la presqu’île.
Des manifestations visant à faire découvrir la gamme des produits pourraient être organisées à destination des professionnels de la restauration. Les unités à la mer pourraient accueillir des élèves en formation des établissements scolaires maritimes.
Participer à la réflexion départementale
Et maintenant ?
Les propositions sont sur la table. Les acteurs du monde maritime croisicais souhaitent les faire vivre à travers un dialogue sincère avec les parties prenantes.
Samedi dernier, il y avait foule dans la salle du Comité local des pêches. Tous les patrons pêcheurs, sans exception, étaient présents, laissant leurs seconds à la barre de leurs bateaux pour ceux qui étaient en mer. Au-delà des différents métiers, des différentes filières, cette participation massive est la démonstration de leur profond attachement à la criée croisicaise, à vouloir lui conserver et à développer sa spécificité, à croire en sa viabilité. Tous ont à coeur de croire en l’existence d’une Loire qui soit complètement Atlantique.