Les agriculteurs à Leclerc pour dénoncer les marges des supermarchés
« Nous sommes là pour montrer notre mécontentement vis-à-vis de la grande distribution. Ça suffit les produits vendus toujours moins cher », tance Matthieu Brosseau. Ce mardi 30 janvier 2024, une bonne vingtaine d’agriculteurs de la Confédération paysanne a mené une action d’étiquetage dans l’hypermarché Leclerc de l’Immaculée à SaintNazaire.
« Nous nous battons pour une meilleure rémunération des agriculteurs »
Alors que la colère des agriculteurs se manifeste un peu partout en France, les exploitants locaux de la Confédération paysanne ont voulu dénoncer les marges de la grande distribution et de l’agroalimentaire. « Nous nous battons pour une meilleure rémunération des agriculteurs. Nous ne sommes pas pour la baisse des normes environnementales au contraire. Il faut qu’on tire tous les agriculteurs vers le haut, en France, en Europe et dans le monde. Il faut arrêter de faire une agriculture au rabais. Protégeons les haies, les mares, les friches... », lance un agriculteur de la Confédération paysanne.
Vers 14 h 30, une délégation est rentrée dans le calme dans l’hypermarché pendant que certains bloquaient le rond-point à l’entrée de la zone. Ils ont été accueillis par le patron du supermarché, Gaël Rigault prêt à répondre à leurs questions.
Étiquetages
Dans le rayon des fruits et légumes, les agriculteurs scrutent les étiquettes. Aubergines, courgettes... d’Espagne ont été estampillées d’une étiquette « Régulation = revenu » par les paysans.
« Dans notre région, les premières courgettes vont arriver début avril. Là, elles sont vendues à 2,80 €, c’est à peu près le prix que nous les vendons en direct. On voudrait que ces courgettes d’Espagne soient vendues au même prix que les nôtres en France pour une juste rémunération des agriculteurs espagnols et que nous ne soyons pas concurrencés par ces courgettes qui viennent de l’étranger », remarque un maraîcher.
Les rayons viande et lait ont aussi été visités par la petite délégation. Devant les étiquettes, Quentin Guellec, producteur de lait bio à Guérande, pointe du doigt le prix du lait.
« Il n’arrête pas d’augmenter dans les magasins alors que le prix auquel on m’achète le lait à baisser de 4 % depuis 2021. Ce n’est pas normal », souffle Quentin
Guellec, producteur de lait à Guérande
« Cri de colère »
En lutte contre la loi Egalim « qui ne prend en compte que le coût de production, et pas le coût de revient. La grande distribution détourne la loi en achetant sur des plateformes étrangères », remarque Matthieu Brosseau.
Avec ses collègues, cet éleveur de volailles à Saint-Lyphard pousse un cri de colère : « Depuis 20 ans, on voit des paysans disparaître du paysage. On en a marre de cette grande distribution qui fait pression sur les producteurs ».
Mélissa DUPIN