L’Écho de la Presqu’île (SN)

Fréchets basket : « Être un club de quartier, c’est notre ADN »

Cynthia Le Quilliec est passionnée de basket. À 28 ans, elle est joueuse, présidente des Fréchets basket club et depuis le début de la saison, arbitre internatio­nal.

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« À la maison, on parlait de foot, pas de basket ! » C’est pourtant dans les salles de basket que Cynthia Le Quilliec passe beaucoup de ses journées. « C’est grâce à mon instituteu­r de CP, M. Jego que j’ai découvert ce sport. » Tous les lundis soir, après l’école dans le quartier de Kerlédé, la petite Cynthia, âgée de 6 ans, enfile les paniers. « Mon instit organisait des cours après l’école. J’ai tout de suite accroché. J’aime les valeurs collective­s, faire équipe, on fait l’effort pour tout le monde. »

Depuis sa première licence au club de Plaisance, sa passion pour la balle orange ne l’a plus quittée. Elle rejoint le club des Fréchets à 12 ans « car c’est le club de la famille. J’avais trois cousines qui jouaient ici. » Seize ans plus tard, la basketteus­e ne se verrait « pas dans un autre club. C’est un club aux belles valeurs. On noue des liens très forts. C’est un peu ma deuxième famille ! »

Alors quand Guy Breus décide de quitter la présidence c’est assez naturellem­ent qu’elle a accepté de reprendre le fauteuil laissé vide. Elle est depuis 5 ans la présidente du club de basket des Fréchets. « Je ne regrette pas. Je passe beaucoup de temps ici. Il n’y a pas une journée où je ne suis pas dans une salle de basket. »

« Rendre ce qu’on nous donne »

Ce goût du bénévolat, elle le tient de ses parents. « Je passais mes week-ends au Snos foot quand j’étais enfant, car ma famille était très investie. On m’a appris qu’il fallait rendre ce qu’on nous donne. »

Et pour donner, elle donne. Au basket, Cynthia préside donc, mais joue aussi avec des seniors pour garder la main, coache et surtout arbitre. Un rôle qu’elle ne se voyait pourtant pas endosser. « Quand j’avais 16 ans, Vévette avec qui je coachais les U9 m’a poussé à prendre le sifflet. C’était un match de U15. J’y suis allée à reculons, mais à la fin du match, je me suis dit : je veux devenir arbitre. J’ai aimé être la personne qui fait en sorte que ça se passe bien. » Elle suit un stage d’été à Sablé-sur-Sarthe avec un objectif : devenir arbitre de haut niveau. « Je me suis investie à 100 % pour y arriver. »

Elle se souvient encore de son premier match de haut niveau. Basket Landes-Charlevill­e Mézière. Elle avait 22 ans. Sur le banc, Cathy Melain coache Basket Landes. « C’était mon modèle. La capitaine de l’équipe était Céline Dumaire. 20 minutes avant le coup d’envoi, je me suis demandé ce que je faisais là », rigole-t-elle. Une boule au ventre qui s’est évanouie dès le premier coup de sifflet. « Je me suis sentie dans mon élément. » Elle le reconnaît : « Être arbitre ce n’est pas facile, il faut gérer les conflits, ne pas se laisser faire. S’imposer face à des joueurs qui sont parfois plus âgés que vous. Mais c’est aussi très gratifiant. Mettre sur son CV qu’on est arbitre est un plus. »

« J’aimerais arbitrer un match d’Euroligue »

Cette saison, elle a passé un nouveau cap. Elle est entrée dans la cour des arbitres internatio­naux. Son rêve ? Arbitrer un match d’Euroligue. « Peu importe l’affiche ! », sourit la jeune femme.

En attendant, la jeune femme de 28 ans veut continuer à faire grandir le club installé aux Fréchets. « On s’entraîne à Léon Blum et à la Bouletteri­e. On veut rester dans le quartier, c’est ce qui fait notre ADN. On parle toujours de façon négative des quartiers. Ici, on essaie, grâce au sport, de véhiculer des valeurs, que nos joueuses soient respectueu­ses de l’adversaire, accueillan­tes. C’est quelque chose qui me tient à coeur ! »

Sa plus grande fierté ? « Faire venir les filles au sport » et les sortir du quartier grâce au basket. « Chaque saison, on a une ou deux joueuses qui rejoignent le pôle espoir des Pays de la Loire ou des équipes de Nantes, Angers ou La Roche-sur-Yon. C’est un beau message pour les plus jeunes. Cela montre que ce n’est pas parce qu’on vient des quartiers que l’on ne peut pas s’en sortir. » Et de lancer un message à toutes les jeunes filles. « Il ne faut pas hésiter à se lancer, à provoquer sa chance. À force de travail et de persévéran­ce, on peut tout réussir. »

Mélissa DUPIN

« Je ne me verrais pas dans un autre club »

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