Véronique Portier a animé pendant 27 ans l’aire de jeux
Ancienne gérante de l’aire de jeux du parc paysager, Véronique Portier a reçu la médaille de la ville. Pourtant, son histoire avec Saint-Nazaire n’était pas si évidente !
Comme chaque année depuis 2017, des étudiants en 2e année Bachelors Universitaires de Technologie (BUT) en collaboration avec l’association LMP Musique se sont lancés dans l’organisation du festival qui se déroulera le jeudi 22 février. « C’est une aventure culturelle, mais surtout pédagogique et, une belle opportunité de s’impliquer dans l’organisation d’un festival musical », confient Maeva, Sacha, Clément, Thays, Anaïs et Naomi, tous membres de l’association Bureau de la musique (BDM). Et, de poursuivre : « Parmi les principales difficultés, il fallait trouver le bon équilibre entre des artistes que nous souhaitions recevoir ; les contraintes budgétaires et innover ! »
Par ailleurs, monter la programmation, choisir les groupes, jouer avec les contraintes techniques… C’est aussi, tout cela, qu’il faut appréhender : « Nous avons été aidés par des étudiants d’autres spécialités et la Carene qui subventionne le projet », témoignent-ils. Pour cette édition, c’est le thème de la croisière qui a été retenue.
Première escale : le Tremplin
Organisé au Kiosq en novembre 2023, cinq jeunes artistes étudiants se sont produits sur scène. A la suite des votes du public, les deux gagnants du tremplin sont PIJI, un rappeur nantais et Kamango, un artiste au style Rap et RNB. Ils se produiront sur la mezzanine lors du festival (PIJI à 21 et Kamango à 22 h) et ont gagné une semaine d’enregistrement au studio OHM de Saint-Nazaire.
Destination finale, 22 février au VIP
Sur la grande scène, à 21 h 30, Younsss, jeune artiste de 23 ans, doté d’une grande sensibilité, influencé par des sonorités, artiste tout-terrain créatif sans frontière : « Il compte déjà 5 EP, a déjà enflammé les publics de la Boule Noire et du café de la danse à Paris », soulignent les étudiants.
A 23 h, Dau, finaliste très remarqué de la saison 2 de l’émission « Nouvelle école » sur Netflix. « Depuis qu’il a commencé le rap, Dau explore les horizons musicaux à travers deux alter égos qui lui insufflent sa force artistique », décrivent les organisateurs.
Des centaines d’enfants de Saint-Nazaire ont au moins un souvenir dans son parc. L’été dernier Véronique Portier a fermé la porte de cabanon de son aire de jeux du Parc paysager. Un crève-coeur. « Il y a eu quelques larmes, mais c’est un métier dur physiquement. Il faut rentrer tous les soirs le matériel, l’été, c’est 60 jours non-stop. Ce n’était pas raisonnable de continuer. »
« Saint-Nazaire : ça sera sans moi ! »
Pourtant, la Pouliguennaise n’a jamais voulu travailler avec les enfants. « Ce n’était pas mon truc. » Elle vient du monde de la nuit. « Avec mon mari, on travaillait à la discothèque Le Nautilus au Pouliguen. Un jour, ses patrons ont ouvert des parcs pour enfants. Ils nous ont proposé d’en reprendre un. » On avait le choix entre La Turballe, Le Pouliguen ou Saint-Nazaire. C’était en 1996. Après un essai à La Turballe - « mais les horaires étaient trop importants » - son mari décide de venir à Saint-Nazaire au grand dam de Véronique. « Je lui ai dit : ça sera sans moi ! J’avais une mauvaise image de la ville, peur de la clientèle. »
Ce n’est que trois ans plus tard qu’elle vient donner un coup de main. Depuis ce jour, elle n’a plus quitté le comptoir de son bar. « Au final, j’ai adoré ! J’étais la première buvette du front de mer. Les adultes venaient prendre un pot pendant que les enfants s’amusaient. »
Au fil des années, l’aire de jeux s’est développée. Les karts à pédales ont complété l’offre de mini-golf et de châteaux gonflables. « Je ne croyais pas aux karts et finalement c’est ce que les enfants préféraient. Ils en faisaient des parties ! »
Il y a aussi eu l’arrivée du skate park. Une « belle découverte. J’ai eu de très bonnes relations avec les skateurs. J’en ai même embauché quelques-uns », raconte la néo-retraitée.
« Je me suis fait des amis »
Elle se souvient avec tendresse de cette maman qui venait avec sa petite fille. « Elle souffrait de handicap. Elle venait quand je gonflais le château gonflable. Elle se bouchait les oreilles et hurlait. Mais au fil du temps, j’ai réussi à la mettre en confiance et un jour, elle est montée dans le château et s’est éclatée. C’est une belle victoire. » Des anecdotes comme celle-là, Véronique en a des centaines.
Il y a bien sûr aussi quelques mauvais souvenirs. « On a été vandalisé plusieurs fois. On a eu des vols de karts, le château gonflable abîmé. » Mais ils sont vite balayés par les belles rencontres. « Je me suis fait des amis ici. » Elle a vu défiler les générations. « Des enfants que j’ai connus tout petits sont revenus avec leurs propres enfants. »
À 63 ans, Véronique ne compte pas rester inactive. Elle va continuer à tenir le secrétariat et la comptabilité de l’entreprise de son mari. Elle aimerait aussi s’investir dans une association avec un espoir : revoir son parc ouvert dès le mois d’avril.