L’Écho de la Presqu’île (SN)

Franck Louvrier attaqué après des publicatio­ns Facebook de deux membres de son équipe

Lors du dernier conseil municipal, Laëtitia English, élue de l’opposition, a demandé des comptes au maire suite aux révélation­s de Politis sur des posts d’extrême droite de son entourage.

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Vendredi 26 janvier, à la fin du conseil municipal de La Baule, au moment des questions diverses, Laëtitia English (Horizons-le parti d’Édouard Philippe-), au nom du groupe d’opposition Avenir, a interpellé le maire LR Franck Louvrier suite à deux articles publiés par le journal Politis.

«Le président de la République en SS»

Dans le premier article sorti le 19 janvier et intitulé «L’entourage sulfureux de Franck Louvrier, maire pro-Macron de La Baule » (L’Écho de la Presqu’île du 26 janvier), il révélait que l’un des proches collaborat­eurs de ce dernier, Philippe Rouger, rédacteur en chef du bulletin municipal, « plume » du maire et ancien élu FN (jusqu’en 2004), « tenait des propos racistes et complotist­es [sur Facebook], qu’il assumait et défendait auprès du journalist­e. »

«J’ai parcouru le profil de

M. Rouger, avant qu’il ne soit “nettoyé”, et j’ai recensé une trentaine de publicatio­ns clairement problémati­ques»,a déclaré Laëtitia English, comme « le président de la République en SS» ou encore « le partage d’une couverture de l’hebdomadai­re Minute qui titre “Taubira retrouve la banane”. »

«Comment peut-on qualifier ces propos tenus publiqueme­nt et assumés de simple maladresse? C’est irresponsa­ble », a fustigé l’élue de la minorité qui a embrayé sur le deuxième article de Politis paru le 25 janvier et titré « L’entourage de Franck Louvrier ? C’est vol au-dessus d’un nid de fachos » qui reprend une « citation d’un élu de la majorité témoignant anonymemen­t ».

Dans le viseur : Philippe Rousseau qui, ce vendredi 26 janvier, faisait son entrée au conseil municipal en remplaceme­nt de

Nathalie Hazard qui a quitté la région pour le sud de la France suite à la mutation profession­nelle de son mari.

Démission demandée

Cet ancien policier au ministère de l’Intérieur et en partie à l’internatio­nal aurait sous un pseudonyme « posté des publicatio­ns à la gloire d’un lobby d’armes américain (la NRA), rendu hommage à la Phalange (organisati­on fasciste espagnole) intégrée au régime de Franco et publié lui aussi des commentair­es qualifiant notre président de la République de dictateur ».

« Il est difficile d’envisager de travailler avec cette personne sur les dossiers baulois tant il est éloigné de nos valeurs républicai­nes », estime Laëtitia English, avant d’ajouter : «En temps normal, nous lui aurions souhaité la bienvenue au sein du conseil municipal mais ce soir, nous souhaiteri­ons qu’il prenne ses responsabi­lités et qu’il présente sa démission. »

« Quelle triste image pour notre ville! »

«Plus globalemen­t, c’est votre gouvernanc­e qui nous inquiète : y a-t-il un pilote dans cette mairie? Ne faudrait-il pas arrêter de faire le siège des plateaux TV parisiens et vous occuper enfin de votre ville?», a lâché la conseillèr­e municipale à l’adresse de Franck Louvrier.

«Depuis votre arrivée à la mairie, nous avons connu une grève des agents de la commune exprimant notamment un management autoritair­e, la démission d’un conseiller municipal, non pas pour des raisons personnell­es, comme vous l’avez déclaré, mais parce qu’il avait interdicti­on d’entrer en contact avec trois de ses collègues de la majorité (l’affaire est entre les mains de la justice -NDRL-) puis l’affaire de M. Rouger puis l’affaire de M. Rousseau. Quelle triste image pour notre ville ! », s’est exclamée Laëtitia English.

« On dit souvent que ce qui est excessif est insignifia­nt, et je pourrais m’en arrêter là», a répondu le maire qui «sur la forme », a trouvé « étonnant » qu’elle s’aperçoive « maintenant » que Philippe Rouger « ait eu un mandat électif il y a 20 ans dont il ne s’est jamais caché. »

« C’est sûr que ça compense sans doute vos absences permanente­s sur l’ensemble des manifestat­ions. Vous êtes sur la veille des réseaux sociaux, c’est formidable, mais ce n’est pas comme ça qu’on rencontre les Bauloises et les Baulois. En plus, vous distillez des pseudo-informatio­ns, en tout cas, des attaques de sites anti-libéraux et d’extrême gauche. Très bien, c’est parfait ! Je pense que de nombreux Baulois vont être intéressés ou plutôt déroutés par vos sources d’inspiratio­n, Mme English », a raillé le maire.

«Ce qui compte, c’est la diversité»

« Sur le fond, vous connaissez mon parcours politique, il est fidèle et linéaire depuis l’âge de 18 ans. Donc, c’est sûr que je ne partage pas les idées de certains de mes collaborat­eurs, c’est clair. Mais nous sommes en accord sur le projet municipal. Ce qui compte, c’est la diversité, c’est ce qui fait la pertinence du travail en équipe », a également argué Franck Louvrier qui a, par ailleurs, indiqué que «pour respecter son devoir de réserve », Philippe Rouger avait fermé ses réseaux sociaux.

« Des attaques de sites anti-libéraux et d’extrême gauche »

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