L’Écho de la Presqu’île (SN)

Aude Rambour, bras droit du chef Cyril Lignac depuis 14 ans

Originaire du Pouliguen, Aude Rambour est revenue au lycée Sainte-Anne pour une soirée de gala. L’ancienne élève est la cheffe exécutive de Cyril Lignac.

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Elle en a parcouru du chemin depuis sa sortie du lycée SainteAnne en 2001. Aude Rambour, originaire du Pouliguen, est depuis quatorze ans la cheffe exécutive de Cyril Lignac. Ils étaient tous les deux de passage dans l’établissem­ent hôtelier de SaintNazai­re mercredi 31 janvier. Avec Vincent Despretz, chef de cuisine du groupe Lignac, ils ont cuisiné un repas pour une soirée gala au restaurant d’applicatio­n avec les élèves du lycée (lire ci-dessous). Un retour aux sources pour la Pouliguenn­aise. « J’ai passé sept ans ici, car j’ai redoublé, je n’étais pas bonne élève », rigole-t-elle.

Cuisines 3 étoiles

Dès sa sortie, son BTS dans son tablier de cuisine, elle décide de se frotter au monde des étoilés. « Je sortais de l’école, mais cela n’a rien à voir, c’est une autre façon de travailler, très militaire. On doit suivre les recettes, on ne les change pas sans validation du chef. Je me suis pris ça de plein fouet !» Elle fait ses armes chez JeanMichel Lorain, le chef étoilé de La Côte Saint-Jacques à Joigny puis Anne-Sophie Pic, cheffe trois étoiles. « Il faut en passer par là, par ce moment un peu dur, pour avoir les bases, la rigueur. »

Mais la jeune cheffe a la bougeotte. « Quand je suis arrivée chez Anne-Sophie Pic, je me suis dit qu’il fallait que je voie autre chose. J’avais envie d’aller à Paris. »

Se présente alors l’opportunit­é de la Tour d’argent. Elle y passe un an et demi. « La personne qui m’a proposé ce poste m’a dit qu’il y avait un chef qui cherchait quelqu’un pour décrocher une étoile. Je me suis dit, c’est le moment ou jamais. »

Ce chef, c’est Cyril Lignac et entre les deux le courant est tout de suite passé. « J’ai appris à travailler avec une femme, explique le chef aveyronnai­s. Il y a une réelle différence entre la cuisine des hommes et celle des femmes. Je suis plus sensible à la cuisine délicate, douce. Quand j’ai voulu avoir un chef exécutif, j’ai rencontré Aude, je me suis tout de suite senti bien dans cette relation. C’est important dans un binôme, car on est tout le temps ensemble depuis 14 ans. Avec Aude, on partage tout, on discute de tout, on goûte les plats, on parle de cuisine. »

Folie culinaire

Aux côtés de Cyril Lignac, elle apprend à travailler autrement. « Il y avait un peu plus de folie, plus de créativité. »

Sa mission : imaginer les cartes des différents restaurant­s du groupe Cyril Lignac, il en a six, tester les recettes, l’épauler sur les émissions télé (Top Chef, Tous en cuisine...). « Je travaille avec lui toutes les recettes des émissions. »

Pas de train-train. Elle travaille actuelleme­nt avec Cyril Lignac, à l’ouverture de deux nouveaux restaurant­s à Dubaï et à Paris. Avant peut-être d’ouvrir le sien ? « Ah non ! Ce n’est pas pour moi », balaie-t-elle d’un revers de la main. « Je veux garder ma liberté, quand on est chef d’entreprise, il y a bien trop de contrainte­s ! »

Un modèle pour les élèves

À Sainte-Anne, elle a passé la journée aux côtés des élèves. « C’est un plaisir de revenir ici, de revoir l’école, les profs qui sont les mêmes en cuisine. Et c’est marrant, parmi les élèves, il y avait le fils d’un ancien camarade de classe. »

Elle est repartie jeudi matin à Paris avec plein de demandes de stages sous le bras. Aude est un modèle de réussite qui encourage les apprentis cuisiniers du lycée Sainte-Anne. « Voir ce qu’est devenue Aude, c’est un bel espoir, remarque Yanis, en 2e année de BTS option cuisine. Cela encourage pour l’avenir. »

À la surprise générale, le 30 janvier, David Loussouarn, boulanger au Fournil des Remparts à Guérande, a apporté 60 grandes galettes des Rois pour qu’elles soient partagées entre tous les personnels de l’hôpital intercommu­nal de la Presqu’Île. « Une idée adorable », réagit Emmanuel Morin, directeur délégué de l’hôpital. « Des galettes très appréciées. On en a même réparti entre les résidents», indique Véronique, animatrice de l’Ehpad Fleur de sel.

Davis Loussouarn est convaincu que les boulangeri­es, les bars et d’autres commerces sont « les derniers établissem­ents qui font un lien dans les quartiers. On s’y fait du bien, on se sourit, on s’écoute, c’est un lien social. On se dit qu’on cherche un appartemen­t, on se rend service pour des sujets au quotidien dont on ne parle pas ailleurs. Mais il faut garder ces commerces, actuelleme­nt 200 boulangeri­es sont à vendre en Loire-Atlantique et ne doivent pas disparaîtr­e ».

D’autres distributi­ons prévues

Dans cette continuité du lien social, il a décidé d’apporter une attention particuliè­re à « des profession­s qui travaillen­t beaucoup et sont au service des gens. C’était une surprise. On le refera avec d’autres », explique le boulanger. Outre l’hôpital, la même démarche a été établie avec la gendarmeri­e et les ambulances Océane. Une autre distributi­on est prévue «auprès de gens fort utiles à la population en cas de difficulté. Je n’ai pas de temps à donner pour des actions bénévoles. Ce que je peux faire, c’est donner ce qu’on fait avec nos matériels à ceux qui donnent aux autres. On le fait pour faire plaisir, avec le contact humain d’abord », conclut David Loussouarn.

Cyril Lignac : « Avec Aude, on partage tout »

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