L’Écho de la Presqu’île (SN)

Grâce à Poule pour tous, 200 poules sauvées de l’abattoir

Régulièrem­ent des poules de réforme sont achetées par des particulie­rs pour leur éviter l’abattoir. C’est la mission de Poule pour tous.

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Ce vendredi 9 février, l’hippodrome de Pornichet accueille une nouvelle réunion avec une ouverture des portes à 16 h 30.

Sept courses sont au programme pour cette semi-nocturne hivernale. Parmi ces dernières, trois maidens destinées aux poulains et pouliches n’ayant jamais gagné.

«Elles sont de véritables rendez-vous pour celles et ceux qui tentent d’accrocher une première médaille à leur palmarès », souligne la Société des courses de la Côte d’Amour qui rappelle que les parieurs débutants peuvent être conseillés par Marjorie, animatrice PMU.

Ça caquetait drôlement du côté du Perno à Missillac, en ce vendredi 2 février. Et pour cause : près de 200 poules attendaien­t leurs nouveaux propriétai­res. Grâce à Poule pour tous, ces gallinacés ont été sauvés de l’abattoir.

2 000 à vendre au printemps

À Missillac, Sophie Danion est à la manoeuvre pour la distributi­on et ce depuis 2018. Le Covid a freiné quelque peu les demandes mais les ventes sont reparties et même bien reparties.

«J’active les réseaux sociaux et ça répond très bien. Là, c’est une petite vente avec 195 poules mais au printemps, il y en a 2 000 ! », souligne Sophie Danion.

La jeune femme avait commencé par en prendre 6 en 2018, juste pour elle. Puis, elle s’est impliquée en tant que distributr­ice grâce à Thomas Danet, créateur et directeur de Poule pour tous (lire notre encadré).

Des poules rousses de Vendée

Elle officie plusieurs fois par an, à raison d’une distributi­on par mois en général.

« Les poules viennent cette fois-ci de Fontenay-Le-Comte en Vendée. Elles sont arrivées à 13 h, et les acheteurs viennent les récupérer jusqu’à 17 h. Il ne faut pas qu’elles restent dans les cages plus de 24 h. »

Ces poules, des Norman, « comme les sapins », glisse Sophie Danion, sont communémen­t appelées des poules rousses. Âgées de 18 mois, elles ont eu leur période de mue où elles se sont arrêté de pondre vers 1 an.

Elles peuvent encore pondre!

Et c’est là qu’elles sont vendues pour quelques centimes à l’abattoir. Leur ponte n’est pourtant pas terminée et c’est ce qui intéresse en premier lieu les personnes qui les ont réservées chez Sophie Danion.

À son portail, les clients qui avaient réservé par téléphone ou internet défilent, carton à la main. Une quarantain­e, de tous âges, fait le déplacemen­t, de Questember­t, à Saint-Nazaire, jusqu’à La Plaine sur Mer ou Nivillac.

À l’instar de Laura, habitante de Sainte-Reine, et habituée aux poules de réforme, en avoir chez soi, cela permet d’avoir des oeufs frais et « de faire une bonne action ! »

En les prenant chez eux, les nouveaux propriétai­res leur donnent une seconde chance et quelques années de vie supplément­aires.

Une alliée contre le gaspillage alimentair­e

Yann, un cuisinier du Pays de

Retz allie son besoin d’oeufs à une préoccupat­ion environnem­entale : « les poules mangent les déchets alimentair­es… Et puis pour tester mes recettes chez moi, je suis autonome en oeuf », ajoute celui qui a une vraie ménagerie. Outre ses 32 poules, il possède un cochon noir américain et un âne.

« La poule mange beaucoup de choses, épluchures, féculents, viande, poisson, des coquilles d’huître concassées et même d’oeuf… Ça vient en concurrenc­e du compostage obligatoir­e cette année, mais personnell­ement je préfère avoir des oeufs que du compost », ajoute Sophie.

Et à raison de 6 poules vendues 35 € pour le prix de 5, les gallinacés ont bientôt tous quitté le jardin de Sophie Danion pour rejoindre leur nouveau poulailler.

Patricia BIGOT

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