La voiture ventouse servait de cache de drogue, le propriétaire condamné
Sur les points de deal, les vendeurs ont souvent peu ou pas de marchandise sur eux, pour éviter d’alourdir leur cas lors des contrôles. La drogue est souvent stockée dans un appartement, une cave, ou un véhicule à proximité.
Le 16 septembre dernier à Saint-Nazaire, dans le quartier de la Bouletterie, des policiers en surveillance ont repéré des allées et venues suspectes autour d’une voiture « ventouse ». Cette Kia a été saisie et inspectée : 127 doses de cocaïne en capsules, 124 g de cannabis en sachets zippés, et 1305 euros en liquide ont été saisis.
Il se filme avec des liasses
Après investigations, le propriétaire a été identifié, confondu également par son ADN retrouvé dans l’habitacle et sur un sachet de drogue. Il s’agit d’un Nantais de 21 ans, présenté en comparution immédiate lundi 5 février devant le tribunal correctionnel.
«À la base, j’étais venu à Saint-Nazaire pour voir une fille avec qui je sortais. Puis j’ai accepté de faire le chouf (le guetteur, NDLR) », explique le jeune homme. «À un moment, on m’a demandé mes clés de voiture, mais je ne savais pas que c’était pour y mettre de la drogue ».
Ce responsable de salle dans un restaurant se présente comme un néophyte du trafic. Les vidéos sur Snapchat où il parade avec des liasses de billets ne jouent pas en sa faveur. « Une énorme bêtise », reconnaît-il : «Je suis très actif sur les réseaux sociaux, je filme toute ma journée». « C’est la thug life, la promotion de la vie délinquante », raille le procureur qui réclame deux ans de prison, la moitié en sursis probatoire. « C’est quelqu’un d’influençable, attiré par le côté m’as-tu-vu et argent facile. Mais c’est un primodélinquant, recadre son avocate Me Julie Conta. Ce n’est pas lui qui dirige, il fait partie de ceux dont on profite. »
De fait, ce futur père de famille rompt avec le profil habituel, ombrageux, de ce genre d’affaires. Affable, il s’est fendu pendant sa garde à vue d’une lettre pleine de repentir à destination des juges. Lesquels lui ont permis d’éviter l’incarcération : 18 mois assortis d’un sursis probatoire de deux ans, comprenant une interdiction de revenir à Saint-Nazaire. Quant à sa voiture, elle est confisquée.
Julien BOULIOU