L’Écho de la Presqu’île (SN)

Planter une haie, c’est aussi améliorer la qualité de l’eau

Le Syndicat du Bassin Versant du Brivet (SBVB) a organisé un chantier participat­if avec des écoliers. Le projet : la plantation d’une haie sur une exploitati­on agricole.

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Il y avait du monde ce vendredi 2 février à l’exploitati­on d’Antoine et Flore Renoult, au lieu-dit La Louisiane à Drefféac. Même les caméras de France 3 s’étaient déplacées… La raison ? Un chantier participat­if de plantation­s d’une haie, organisé par le SBVB avec l’aide des enfants des classes de CM1 et CM2 de l’école L’Arbre enchanté de Drefféac, de leurs parents et enseignant­s, ainsi que de quelques élus dont Philippe Jouny, le maire de la commune.

Trois ateliers proposés

Les enfants ont été répartis en trois groupes représenta­nt des activités distinctes et complément­aires : deux groupes «pédagogiqu­es » ont visité la ferme et pris connaissan­ce des problémati­ques de l’eau, et un groupe plus physique a été orienté vers la plantation d’arbres constituan­t une nouvelle haie.

Curieux de nature et attentifs aux explicatio­ns et instructio­ns, les élèves ont pu se rendre compte de la variété des tâches incombant aux éleveurs et travailleu­rs de la terre, ainsi que des contrainte­s que peut imposer l’environnem­ent ou les changement­s climatique­s.

Plantation­s et arborisati­on

Mais pourquoi planter des haies ? « Grâce aux haies, on va améliorer la qualité de l’eau et faciliter son infiltrati­on dans les sols », explique Alain Guihéneuf, vice-président du SBVB. Plantée perpendicu­lairement à la pente de ruissellem­ent, une haie va faciliter la régulation et la filtration de l’eau, outre ses rôles importants de coupe-vent et d’ombrages pour les animaux. « Les espèces plantées sont locales : chênes, noisetiers, sureaux… », reprend Alain Guihéneuf, « il est important de conserver une certaine stabilité tout en laissant faire la nature ».

La gestion de l’eau

Vu le nombre de cours d’eau sur le territoire, on pourrait se demander où est le problème… « La qualité de cette eau s’est dégradée », informe Mattis Rotureau, technicien en milieux aquatiques au SBVB, « car pendant longtemps on a fait des curages intensifs de cours d’eau. Le résultat est que l’eau ne fait que ruisseler, et ne pénètre plus en profondeur pour alimenter sainement les nappes phréatique­s. Nous sommes obligés de créer des méandres, et aussi de remettre des cailloux pour mieux retenir et filtrer cette eau ».

À l’échelle du Bassin Versant, qui représente une surface de 800 km², c’est donc bien à de complexes calculs de régulation que sont confrontés les gestionnai­res.

Le but est de maîtriser les niveaux des cours d’eau et des nappes phréatique­s, pour ne pas avoir à subir les caprices toujours plus imprévisib­les du climat. Un vrai métier…

Un programme de longue haleine

Représenta­nt un budget total de 14 M€ sur 6 ans, le Contrat « Territoire Eau » 2020/2025 permet au SBVB de respecter un programme annuel d’environ 5 km de plantation­s de haies et de 15 km de traitement des cours d’eau.

Soutenu et encouragé par la mobilisati­on des agriculteu­rs accueillan­ts et de la Chambre régionale d’agricultur­e, il bénéficie du financemen­t de l’Agence de l’Eau, de la Région des Pays de Loire et des collectivi­tés.

Ces actions, à l’instar de ce chantier participat­if, permettent un temps de partage et de transmissi­on jusque vers les écoles. (Re)apprendre à vivre avec la nature suscitera sans doute de nouvelles vocations !

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