L’Écho de la Presqu’île (SN)

Terminato, les arts vivants à l’Ehpad

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Mohamed El Khatib, metteur en scène, Yohanne Lamoulère, photograph­e et Benoît Bonnemaiso­n-Fitte, dit Bonnefrite, peintre, sont venus trois jours à la résidence Fleur de Sel à la rencontre des aînés. Catherine Blondeau, la directrice du théâtre nantais Le Grand-T qui organise Terminato, veut «sortir des murs pour aller à la rencontre des gens qui ne viennent pas au théâtre et qui sont éloignés de l’art, pour créer avec eux ».

Expérience artistique insolite et joyeuse

Sur le thème de la mer, commun à beaucoup de résidents de Fleur de Sel, les aînés « ont fait surgir leur histoire pour créer une oeuvre d’art avec eux. On est allé à la mer avec une dizaine de résidents, on a pris des photos et fait des peintures qu’on a ensuite ramenées à la résidence pour que d’autres résidents aussi dessinent ».

Mohamed El Khatib s’adresse aux personnes des Ehpad et à leur personnel, « venez, on va faire des choses ensemble », une expérience artistique insolite et joyeuse, à travers les âges et les esthétique­s où les résidents et le personnel livrent leur histoire. Tous ont partagé un geste de création avec une exposition.

À travers les portraits d’une génération d’aînés que les artistes honorent, émerge « une autre manière d’être au monde », une nouvelle occasion de déplacer la création. Des photos du personnel des 16 équipes des différents services ont été faites par Yohanne Lamoulère pour « les faire sortir de l’ombre. Ces photos pourront rester affichées sur les murs de Fleur de Sel. La photo des résidents sur la plage trône dans la salle commune. On amène des résidents à la mer, mais aussi, on amène la mer dans l’Ehpad », estime-t-elle.

«On a fait entrer la mer»

« Beaucoup n’avaient jamais touché de pinceaux. Ils ont dessiné la mer dans une expression tourmentée, très directe, mais toujours en prenant du plaisir. C’est une vraie victoire avec un résultat très expressif, des voiles, des mâts et des vagues. On a fait rentrer la mer ici », précise

Bonnefrite. Emmanuel Morin, le directeur, souligne « qu’ici, c’est un lieu de vie, l’art fait partie de la vie, et puis une interventi­on d’artiste, c’est aussi beaucoup de vie ». Christiane, résidente, dont l’activité profession­nelle tournait autour des huîtres, est « ravie d’être retournée à La Turballe. J’ai peint la mer sur place. On ne voit pas souvent des artistes, c’est bien ».

« Cette démarche, faite dans 3 maisons de retraite, sera poursuivie dans d’autres, ailleurs », précise Catherine Blondeau, mais les artistes ont tant aimé venir à Fleur de Sel, la direction a tant apprécié la démarche, qu’il n’est pas impossible que, même sous d’autres formes, une poursuite de la relation se mette en place. Les résidents sont partants, Véronique, l’animatrice, en est certaine.

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