Le combat de Jennifer pour que «le rêve d’une vie» se réalise

C’est un projet qui commence en 2021. Un peu par hasard. En allant au travail à pied, Jennifer Renaut pose son regard sur une annonce immobilière. Une maison mitoyenne en Vefa (un contrat par lequel on acquiert un bien immobilier à construire ou en cours de construction) de 78 m2, trois chambres avec un petit jardin, est en vente à 195000 €. L’occasion rêvée, et accessible financièrement, de s’installer avec son mari et ses deux enfants. Un projet validé par la banque et acté chez le notaire en décembre. Route de Guérande, à l’entrée de Piriac, les premiers travaux débutent en octobre et la date de livraison est estimée à la fin du printemps 2023.

Mais le rêve d’une maison dans la station balnéaire s’assombrit pour Jennifer et sa famille. Une fois la charpente posée, début 2022, le chantier s’arrête pendant un an. Sans aucune explication de la part du constructeur Francelot-Khor. Appels, mails et courriers recommandés restent sans réponse. « On paye les intérêts intercalaires, l’assurance et un prêt aidé en tant que primo-accédant en plus du loyer de notre location actuelle. Financièrement, on trime», confie celle qui est Piriacaise depuis 2016. Une situation d’autant plus frustrante qu’elle passe tous les jours devant le chantier en amenant ses enfants à l’école. Sans explication, le chantier reprend en février 2023 avec la pose de la couverture. Les ouvertures ont été posées juste avant Noël.

Sur place, un salarié de l’aménageur affirme que le chantier est «sur une bonne dynamique » sans pour autant donner une date de livraison. « Si je suis la logique, certains habitants ont été livrés avec un an et demi de retard, donc ça devrait être cet été pour nous, mais ce n’est qu’une hypothèse », commente Jennifer.

«Ce chantier est l’un des plus compliqués»

Contactée, Emmanuelle Dacheux, l’édile, est claire : « Sur une affaire privée, la mairie n’a pas à intervenir ». Dans un article paru dans L’Écho de la Presqu’île du 28 avril 2023, JeanMarc Veysse, directeur régional de Francelot, le reconnaissait, «ce chantier à Piriac est l’un des plus compliqués. Cela fait plus de 30 ans que nous construisons en presqu’île, c’est la première fois que nous connaissons une telle situation. Il va falloir s’adapter à cette nouvelle conjoncture. »

Depuis, la direction ne souhaite plus répondre à nos questions, ayant peu apprécié le qualificatif de «lotissement à l’abandon » en Une du journal (en fait, il était écrit « constructions à l’abandon » -NDLR-).

Quid des logements sociaux ?

Dans l’opération menée par Francelot-Khor, le CISN (Coopérative immobilière de SaintNazaire) a acheté, en Vefa, 15 logements locatifs sociaux. Quatre maisons individuelles avec trois chambres, trois studios, sept T2 autour de 40 m2 et un T3 de 70 m2. « C’est Francelot le maître d’ouvrage, pas le CISN », précise Lise Anne Le Hay, directrice générale adjointe en charge du logement social au CISN. «Nous sommes en contact et nous avons fait le point début février. On nous a dit que le chantier des 11 appartements avait redémarré, mais sans aucune confirmation écrite d’une date de livraison ». Une situation problématique, car de nombreux demandeurs attendent. « Six mois avant la livraison, on commencera à travailler avec la commune sur l’attribution de ces logements », conclut Lise Anne Le Hay.

Benjamin EPINEAU

« On n’a jamais eu de nouvelles »