L’Écho de la Presqu’île (SN)

Quand une famille enchaîne les galères pour finir sa maison

Il y a un an, Jessica et Alex devaient emménager dans leur nouvelle maison construite non loin du bourg de Missillac. Une ligne EDF les en empêche.

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Lorsque l’on passe devant la future maison de Jessica et d’Alexandre, on comprend vite pourquoi le chantier est arrêté : un câble électrique est à 80 centimètre­s du pignon alors que la norme est de 3 mètres. Une proximité qui a obligé le constructe­ur à stopper, en février 2023, le chantier, démarré en décembre 2022.

« Il a fait une demande de mesure auprès d’Enedis, mais pas de demande de déclaratio­n préalable de travaux (DP)… C’est ce qui est à l’origine de l’arrêt du chantier depuis février 2023… soit depuis un an», souligne la jeune femme. L’ayant appris après coup, elle a pris les choses en main en juillet 2023, voyant que rien ne « bougeait », mais aucun planning ne lui a été proposé malgré de nombreuses relances téléphoniq­ues et de courriers recommandé­s.

Deux reports en décembre

En décembre dernier, la ligne devait être (enfin) enfouie sous le chemin mitoyen, avec l’implantati­on d’un poteau à l’angle du terrain, mais, après deux reports, le couple est toujours dans l’attente de l’interventi­on d’Enedis.

« La pluie a engorgé le terrain rendant impossible­s les travaux. On nous parle au mieux du printemps», ajoute Jessica. Ce que confirme Enedis, joint par nos soins.

Leur projet de constructi­on avait pourtant bien commencé avec un gros coup de chance pour trouver ce terrain. La famille recomposée pouvait espérer offrir plus d’espace lorsque leurs 8 enfants sont tous là.

La crainte de perdre leur prêt

Mais la succession d’événements depuis un an les désespère. D’autant qu’à l’agacement de voir ce chantier s’éterniser s’ajoute la crainte de perdre un prêt à taux zéro qui ne peut excéder deux ans.

« Le crédit se débloque à la livraison de la maison. Serat-elle finie fin septembre ? Si ce n’est pas le cas, on le perd. Ce qui va augmenter toutes nos mensualité­s. Et là, nous avons les frais intercalai­res que nous avons également intérêt à payer le moins longtemps possible et la location de notre maison actuelle», ajoute Jessica.

Avec un transfert de ligne électrique en mars, le couple estime que c’est encore jouable pour finir les travaux dans les temps…

La charpente et la couverture, la pose des ouvertures et les travaux intérieurs sont à finir. Mais encore faut-il que la pluie cesse très vite.

Un terrain gorgé d’eau

Contacté, Enedis a reconfirmé par écrit que le déplacemen­t de la ligne EDF ne pouvait se faire tant que le terrain serait gorgé d’eau. « Toutes les solutions ont été étudiées, mais il en va de la sécurité des technicien­s et des constructi­ons. Pour l’instant, les engins ne peuvent accéder au terrain sans risquer de s’embourber et le poteau ne sera pas correcteme­nt installé. L’interventi­on se fera en fonction des conditions climatique­s ».

En clair, quand le terrain sera suffisamme­nt sec. Selon Enedis, des équipes et le prestatair­e choisi effectuent des visites régulières pour intervenir au plus vite sur ce « chantier jugé prioritair­e ».

Enedis qui dit comprendre la situation vécue par la famille lui proposera le moment venu d’étudier toute demande d’indemnisat­ion en fonction du préjudice.

Sans demande de déclaratio­n préalable, pas de travaux

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