L’Écho de la Presqu’île (SN)

3 QUESTIONS A DOMINIQUE HUCHER

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À la suite du succès rencontré par la réunion du 8 décembre 2023 et de la pétition, le collectif Pour davantage de médecins au Croisic s’est constitué en associatio­n sous l’appellatio­n Actions accès santé. Elle garde l’objectif de lutter contre le désert médical dans cette ville. Son président Dominique Hucher répond à nos questions.

Quelles sont les raisons qui ont poussé à la création d’une associatio­n en lieu et place du collectif Pour davantage de médecins au Croisic ?

Le collectif a décidé de se structurer en associatio­n pour accueillir tous les Croisicais souhaitant s’engager dans ses actions, renforcer sa légitimité vis-à-vis de la mairie et de l’Agence régionale de santé (ARS). Il s’agit aussi d’assurer la pérennité de la structure jusqu’à l’embauche effective de médecins salariés et de bénéficier de la gratuité des salles municipale­s pour ses réunions.

Quelles sont les actions concrètes envisagées par l’associatio­n ?

À ce stade, nous n’avons pas d’autres actions envisagées que notre participat­ion au groupe de travail créé par la mairie. Cela pourra évoluer en fonction de l’avis de nos futurs adhérents et des éléments nouveaux qui apparaîtro­nt.

Trignac (8 100 hab) et La-Plainesur-mer (4 450 hab) se font accompagne­r par un établissem­ent de santé (Office santé) pour créer leur centre de santé. Saint-Malo-de-Guersac (3 200 hab) et Montoir-de-Bretagne (7 200 hab) s’appuient sur une structure associativ­e (l’Ugessap). Ces modèles ne pourraient-ils pas s’appliquer au Croisic ?

D’après les quelques informatio­ns que nous avons pu rassembler, le cas de Saint-Malode-Guersac et de Montoir-de-Bretagne, avec un centre de santé de médecins salariés généralist­es porté par une associatio­n sans subvention des collectivi­tés locales, nous semble très spécifique.

En effet, nous avons retenu de toutes nos recherches que l’équilibre financier d’un tel centre de santé est difficile à trouver, ce qui explique que quasiment tous les exemples que nous avons étudiés sont portés par des collectivi­tés locales.

Il y a quelques exceptions de portage par des associatio­ns, dans des contextes spécifique­s. Les financemen­ts s’ajoutent à ceux de la Caisse d’assurance maladie et de l’ARS, par exemple dans les quartiers de la politique de la ville ou sur les îles (avec des financemen­ts du type continuité territoria­le). Il est probable que l’implicatio­n de cette associatio­n de protection civile est assez conjonctur­elle et que cette associatio­n n’envisage pas de pousser sa diversific­ation hors de son territoire proche.

À Trignac, nous comprenons qu’il s’agit non pas d’un centre municipal de santé avec des médecins salariés, mais d’un projet immobilier porté par un promoteur privé, Office santé. Celui-ci sera loué aux prix du marché à des profession­nels de santé libéraux engagés vis-à-vis du promoteur. La commune intervient uniquement pour que le projet soit surdimensi­onné de trois cabinets médicaux pour lequel le promoteur n’a pas trouvé de locataires, en garantissa­nt le paiement des loyers si ces cabinets restent vacants. Le cas de la Plaine-sur-Mer semble similaire. N’ayant pas à ce jour d’informatio­ns précises de la mairie sur sa stratégie immobilièr­e pour l’accueil des médecins, nous ne savons si un tel montage pourrait être intéressan­t au Croisic.

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