L’Écho de la Presqu’île (SN)

Maurice Leroux témoigne dans son livre Un paysan d’après-guerre

Morbihanna­is la majorité de sa vie, Maurice Leroux, rescapé de la guerre d’Algérie, fait paraitre une autobiogra­phie dans laquelle il retrace son existence.

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Né le 23 février 1936 à Plessé en Loire-Atlantique, Maurice Leroux aura bientôt 88 ans. Élevé dans une famille d’agriculteu­rs, il a passé sa jeunesse dans sa commune de naissance. «À 14 ans, j’ai suivi des études agricoles par correspond­ance et je me faisais aussi accompagne­r par un ingénieur. Je travaillai­s à la ferme, et en même temps je participai­s à la vie de la maison. On était 8 enfants, 4 garçons et 4 filles, c’était l’époque des grandes familles ! », raconte-t-il avec nostalgie.

Le livre qui détaille sa vie, Un paysan d’après-guerre, comporte de nombreuses photos, et témoignage­s des époques traversées, ainsi que ses réflexions sur l’évolution de l’agricultur­e.

L’Algérie en tête

Très tôt, Maurice Leroux s’est engagé à la Jeunesse Agricole Catholique (JAC), qui lui a apporté une formation religieuse et profession­nelle. Il y a rencontré Bernard Thareau, devenu président régional de la JAC plus tard.

Par la suite, après avoir fait ses classes à Dinan, le Plesséen a été envoyé en janvier 1957 en

Algérie, dans l’Oranais. Cette période de presque 2 années l’a profondéme­nt marqué. Il se remémore ce jour où lui et ses compères «ont dû rester 4 heures couchés dans une djebel (montagne d’Afrique du Nord), sans pouvoir bouger » pour sauver leurs vies et échapper aux tirs des fellagas (combattant­s partisans de l’Algérie indépendan­te). Son bras en a été paralysé. Il a été libéré en septembre 1958.

Propriétai­re d’une ferme à son tour

Il a repris les JAC à son retour, est devenu aide familial puis s’est marié avec une dénommée Thérèse en avril 1961. Après avoir acquis une petite ferme à l’Oliveraie, dans le pays de Vannes, le couple a eu 6 enfants. Maurice Leroux cherchant un nouveau domaine à louer, sa candidatur­e a été retenue pour un emplacemen­t de 45 hectares à Favariac. Il y est resté jusqu’en 1995, a pris sa retraite puis a déménagé en 1998 à Saint-Dolay.

Un engagement à part entière

Maurice Leroux a été guidé par sa foi durant toute sa vie, s’improvisan­t même brancardie­r de la foi à Lourdes. Engagé auprès des retraités dynamiques du Club des Ajoncs d’Or, il en est devenu président. À noter également son bénévolat dans les associatio­ns Pain contre la faim et Échange et solidarité 44.

Sa femme Thérèse décédée en 2014, Maurice Leroux arrive à l’Ehpad de Nivillac en 2019.

Très curieux, il a toujours cherché à s’instruire en suivant notamment l’évolution de l’agricultur­e avec une objectivit­é non dénuée d’inquiétude. Il ne parvient pas à comprendre par exemple « qu’on puisse acheter de la viande de l’étranger ».

Un paysan d’après-guerre est disponible auprès de Maurice Leroux lui-même ou de son biographe Pierre Prat, au prix de 10 €.

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