Malgré une conjoncture défavorable en 2023, la criée du Croisic résiste
Attendus des milieux professionnels de la pêche, les résultats des 33 criées métropolitaines en 2023 sont désormais connus. Leur performance est mesurée à l’aune de trois indicateurs : les apports débarqués, le chiffre d’affaires et le prix moyen de vente. Au niveau national, les résultats sont en baisse de l’ordre de 8 % pour le tonnage et de 9 % pour le chiffre d’affaires, le prix moyen affichant quant à lui une baisse de 0,42 %.
Dans cette tendance baissière, la criée croisicaise fait preuve de résilience en maintenant son rang, tant au niveau national que de celui des cinq criées des Pays de la Loire.
Un tonnage débarqué relativement modeste
Avec 1 685 tonnes débarquées, la halle à marée croisicaise se situe à la 25e place sur le plan national, accusant une baisse de 3 %. En dehors de Noirmoutier qui connaît une progression de 3 %, la baisse enregistrée au Croisic reste relativement faible au regard des trois autres criées des Pays de la Loire qui connaissent une diminution allant de 16 à 25 %. Il est à noter que le petit port de caractère a été peu touché par le plan d’accompagnement individuel post-Brexit. Mais ce résultat montre aussi que celuici continue à attirer des apports en provenance de l’extérieur. La force d’une criée ne se mesure pas qu’au nombre des bateaux de pêche qui y ont leur port d’attache, mais aussi à son attractivité.
18e place au niveau national
Avec un chiffre d’affaires de 13052000 euros, la criée croisicaise se situe à la 18e place au plan national, soit dans le tiercé de tête de la deuxième moitié du classement, derrière La Turballe (17e) et Noirmoutier (16e). Les chiffres d’affaires de ces trois halles à marée restent en deçà des 14 millions d’euros et doivent être interprétés au regard de l’indicateur du tonnage débarqué pour en déduire leur efficience. Avec une baisse limitée à 5 %, la criée croisicaise enregistre la plus faible diminution dans sa région, celle-ci s’étalant de 12 à 26 % pour Les Sables-d’Olonne, Saint-Gilles-Croix-de-Vie et La Turballe, Noirmoutier étant en progression de 8 %.
2e rang régional pour le prix moyen
Avec 7,95 euros en 2022, puis 7,75 euros en 2023, le prix moyen de vente au Croisic se maintient au 5e rang national et à la deuxième place régionale. Le tiercé de tête est occupé successivement par Royan (11,38 euros), Audierne/Plouhinec (9,13 euros), Noirmoutier (8,66 euros), Arcachon (8,53 euros) prenant la quatrième place.
Ce bon résultat tient à la nature des produits qui y sont commercialisés et à la qualité des infrastructures qui permet leur conservation. Il témoigne de la rentabilité de l’entreprise à l’heure où certains la verraient bien disparaître.
Ces résultats attestent que la criée croisicaise a su naviguer en 2023 par grand frais sur une mer formée et parsemée de nombreux écueils. Confiants dans son avenir, les professionnels locaux du monde maritime se sont unis pour sa défense (voir notre édition du 2 février). Une page Facebook va voir le jour d’ici au 25 février pour faire connaître au public les propositions et les actions du collectif du projet Horizon Halle’lieutique. Elle permettra au public d’être informé dans la durée.
Du nouveau du côté de l’avitaillement
La Coopérative maritime du Croisic, partenaire du projet et avitailleur du port, vient de conclure un accord avec Ysblue, filiale de Total énergies, pour accorder une remise de 13 centimes du litre sur le carburant délivré à ses pompes. Les pêcheurs professionnels, les conchyliculteurs, les ostréiculteurs et aquaculteurs sont les bénéficiaires de cet accord. Ce dernier s’inscrit dans le partenariat ancien qui existe entre les deux sociétés. « Le dispositif a vocation à s’étendre à toute la flottille au fur et à mesure des avitaillements, et ce, tout au long de l’année 2024 » précise Laurent Nicolle, directeur des Coopératives du Croisic et de Saint-Nazaire.