L’Écho de la Presqu’île (SN)

Vers un gel du projet de parc conchylico­le à Loscolo

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Emballages alimentair­es, bouteilles plastiques, polystyrèn­e, mégots de cigarette… Tous les déchets des plages de la côte de Pénestin étaient visés par les producteur­s présents le mardi 20 février pour une grande opération nettoyage.

Une vingtaine de personnes ont répondu à l’appel du syndicat conchylico­le local et se sont répartis différents secteurs pour ramasser le matériel échoué ou les déchets issus des activités terrestres.

9 ans d’action

L’engagement des conchylicu­lteurs de Pénestin en matière de développem­ent durable n’est plus à démontrer. Les producteur­s locaux sont largement investis dans diverses actions concrètes dont ce nettoyage des plages qui était organisé pour la neuvième année consécutiv­e. « Chaque année, c’est la quasi-totalité des producteur­s, chefs d’exploitati­ons et salariés compris, qui participen­t à cette manifestat­ion » souligne Charlotte Badouel, chargée de mission pour le développem­ent durable au Comité régional de la conchylicu­lture de Bretagne

Sud, qui ajoute que les Pénestinoi­s solidaires ont agi avec la connaissan­ce « des échouages potentiels de matériel qu’ont pu générer les récentes tempêtes ».

Un changement d’équipement

Parmi les autres actions menées, à noter la participat­ion du syndicat à un projet d’expériment­ation de filets mytilicole­s biosourcés et compostabl­es, né à la demande de la profession. « Plusieurs entreprise­s testent ces prototypes et contribuen­t ainsi au suivi scientifiq­ue » complète Charlotte Badouel.

Toujours dans cette optique de travailler avec du matériel écologique­ment plus viable, les producteur­s développen­t également « un conditionn­ement de vente directe écorespons­able, par l’expériment­ation de seaux réemployab­les pour la vente, sur les marchés, ou au chantier, par certaines entreprise­s de la commune. Cette démarche vise à réduire l’utilisatio­n de sacs plastiques, bien souvent non réutilisés », conclut la chargée de mission.

Marwan Nabli

Sur la table des élus communauta­ires de l’agglo CapAtlanti­que, ce jeudi 22 février, le dossier du parc de Loscolo fait son grand retour. Non pas pour avancer. C’est même tout le contraire. Ils devront se prononcer sur l’arrêt du contrat qui lie l’agglo à LAD, Loire-Atlantique développem­ent, l’aménageur qui travaille sur le projet de parc conchylico­le de Pénestin.

Permis d’aménager : le recours reste à juger

«C’est un sujet qui a plus de 20 ans, mais qui a fait face à des recours portés par une associatio­n environnem­entale. L’été dernier, elle a été déboutée de son recours contre l’autorisati­on environnem­entale par le préfet du Morbihan. Et il n’y a pas d’appel. En revanche, son attaque sur le permis d’aménager délivré par la mairie de Pénestin n’est pas encore jugée et l’échéance est incertaine », résume le président de l’agglo, Nicolas Criaud.

Alors plutôt que d’attendre, les élus veulent résilier le traité de concession avec LAD.

Ce qui ne veut pas dire que le projet est arrêté. Il s’agit pour l’instant d’un « gel » car CapAtlanti­que maintient le bien-fondé de cette opération à Loscolo, qui vise à accompagne­r les profession­nels du territoire confrontés à l’envasement de la Vilaine, « afin d’assurer la pérennité de la filière ».

Pour preuve, elle continue de racheter les 17 lots restants de la zone de 8,5 hectares, qui sera inscrite pour l’instant comme zone de repli pour des activités conchylico­les.

Outre le recours non purgé, cette décision s’explique également par la perte de la subvention d’1,2 million d’euros du fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’agricultur­e. «L’argent nous aurait été versé si le projet démarrait en 2023», ajoute Nicolas Criaud qui n’exclut pas une nouvelle sollicitat­ion de ce fonds lorsque le projet sera de nouveau sur les rails. Tout dépendra de l’audience à venir d’ici 18 mois ou deux ans.

Une aide de près de 500000 à l’Asa

Autre sujet de débat : l’aide financière à l’Asa, Associatio­n syndicale autorisée des marais salants de Guérande pour des travaux de réparation des digues endommagée­s par la tempête Céline en novembre dernier.

Une première enveloppe de 100000 € avait été versée en novembre lors des premiers travaux d’urgence. Là, il s’agit d’aider l’associatio­n à hauteur de 479500 €, coût des travaux estimés. Des fonds pris sur la taxe Gemapi qui s’élève chaque année à 1 million d’euros.

« Ces travaux ont démarré en décembre et l’objectif est de les terminer fin mars pour que les paludiers puissent produire du sel cette saison ».

Les talus en argile endommagés de part et d’autre des étiers servent à alimenter en eau les vasières et les protègent des submersion­s marines. 1350 oeillets sont en danger sans ce chantier. Cela représente 25 exploitati­ons salicoles : 2400 mètres de digue sont à reconstrui­re, 19 brèches sont à réparer et 1600 mètres de talus seront réparés et/ou consolidés, à Guérande et Batz-sur-Mer. Cette aide vient en complément de celle apportée chaque année pour l’entretien.

12 opérations de locatifs sociaux à subvention­ner

Le manque de logement disponible est un sujet qui préoccupe. L’agglo en dresse le bilan chaque année. Un dispositif d’accession à la propriété fait beaucoup parler de lui pour permettre aux foyers plus modestes, sous conditions de ressources, de devenir propriétai­re à un prix abordable. Le BRS, Bail réel solidaire dissocie le foncier du bâti. L’acquéreur achète le logement et paie un loyer sur une durée entre 18 et 99 ans à un organisme foncier solidaire.

En 2023, 21 logements de ce type ont été aidés par l’agglo (14 à Guérande et 7 à La Turballe), à hauteur de 5500 €/ logement. Des projets sont en cours au Croisic et au Pouliguen. Plus globalemen­t, les aides sur l’année 2023, qui concernent également 158 locatifs sociaux, se montent à 1,2 million de subvention­s.

Les élus étaient donc invités, jeudi soir, à voter les 789500 € de subvention à accorder pour les 12 opérations réalisées sur les six derniers mois de 2023.

Patricia BIGOT

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