L’Écho de la Presqu’île (SN)

Un arbre échoué sur la plage

Il est malheureus­ement courant de voir s’échouer des dauphins ou encore des micro-billes en plastique sur les plages de l’Atlantique. Plus rarement un arbre…

-

Ce week-end des 17 et 18 février sur la plage de La Baule, les promeneurs ont pu découvrir qu’un arbre s’était échoué.

L’effet des tempêtes

Parmi eux, l’un des correspond­ants de L’Écho de la Presqu’île, Pascal Frioux, qui a pu recueillir le témoignage du végétal avant que celui-ci ne soit remonté du bord de mer et débité lundi 19 février par les services municipaux :

«Non, je ne suis pas le rameau de la dérive. C’est pourtant comme cela, qu’un promeneur, Dominique de son prénom (enfin si j’ai bien compris, mais c’est vrai que je suis un peu sourd de la feuille maintenant) m’a surnommé. Mais non, je ne suis pas un rameau, mais bel et bien un arbre, un grand arbre.

J’ai été longtemps chahuté le long des côtes françaises, au gré des courants. J’en ai avalé des milles avant d’arriver ici.

Et des tempêtes, j’en ai connu. Que de souvenirs... La première c’était Aurore en 2021.

J’ai donc été ballotté, sans trop de dommage (mais j’étais jeune et donc plus résistant), par Aurore en 2021 ; ensuite j’ai été fortement secoué par Ciaran en 2023, et là, j’ai souffert, j’ai perdu de ma superbe, je me suis beaucoup amaigri, pour ne pas dire défeuillé.

Enfin le week-end des 10 et 11 février derniers, avec ses grands coefficien­ts de marée, j’ai été soumis à Karlotta. Elle m’a épuisé, rincé, devrais-je dire. Et je ne cite que les tempêtes qui ont surtout marqué ma vie.

C’est pour cela, que je me suis dit : “Maintenant tu t’es assez fait balader, tu en as assez bavé, et en plus, tu as peut-être même endommagé, voire coulé des bateaux, donc il serait grand temps que tu poses ton sac à terre”.

Mais pour aller où? Et là j’ai pensé à La Baule, avec sa plus belle plage d’Europe et devinez où plus précisémen­t? Devant le restaurant Le Gulf Stream, le nom du courant qui m’a porté ces derniers mois. Comme quoi, il n’y a pas de hasard…

Me voilà donc posé sur l’estran baulois, en plein centre de la baie, profitant d’un repos bien mérité.

“Je suis dépité”

À marée basse, on vient m’admirer, me regarder sous toutes les coutures, me caresser même parfois.

Mais certaines personnes ne semblent pas m’aimer. Cela m’effraie. Je crains de ne pas pouvoir rester là, de disparaîtr­e. Je suis dépité, car je me sens bien ici. Mais je vais vous faire une confidence, j’ai vraiment peur d’être débité. »

Une inquiétude qui s’est avérée justifiée…

Newspapers in French

Newspapers from France