L’Écho de la Presqu’île (SN)

Jugé pour une agression sexuelle lors d’une soirée de beuverie

Un individu de 22 ans, comparaiss­ait le 20 février devant le tribunal pour répondre d’une agression sexuelle remontant au 6 mars 2022 à Herbignac. Il a été relaxé.

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C’était la fête ce soir du 5 mars 2022, une fête généreusem­ent alcoolisée apparemmen­t où seul le prévenu aurait moins consommé que les autres.

Au cours de la nuit, une jeune fille avec qui il avait eu une relation amoureuse quelque temps avant, va se coucher dans la caravane de la propriété d’Herbignac. Du fait de son hospitalis­ation en psychiatri­e, en octobre dernier, elle n’était pas présente à l’audience du tribunal correction­nel du 20 février.

Au cours de son audition, elle a dit qu’à trois reprises, elle avait vomi et s’était rendormie. Ce soir-là, bien que sous traitement et notamment de prise de Valium du fait d’un état psychique fragile depuis plusieurs années, elle avait bu de la Vodka et du Get 27.

Lors de son dernier réveil, le matin du 6 mars, elle a déclaré que le Guérandais l’avait mise torse nu et qu’il était en tee-shirt sur elle. Le lendemain, elle a évoqué des caresses sur la poitrine et sur le sexe au travers de ses vêtements. Elle s’était présentée à la gendarmeri­e un mois plus tard « pour parler, pas pour porter plainte ».

À la barre, le jeune homme a déclaré que compte tenu du manque de place, ils étaient plusieurs à dormir dans la caravane : « Elle avait enlevé ses vêtements du haut, j’ai enlevé les miens, elle a tenté de coucher avec moi, je me suis prêté au jeu, mais j’ai compris que je ne devais pas donner suite ».

« En capacité de rien »

Il explique que la jeune fille avait des idées noires, qu’elle avait tenté de se suicider, qu’elle volait des médicament­s à sa mère et qu’il avait fini par en parler à sa famille : « Elle m’en a voulu d’en avoir parlé aux siens et après les faits, son beau-père m’a fait des menaces ».

Du côté de la victime, Me

Sophie Guillermin­et a donné lecture de SMS envoyés le lendemain par le prévenu : « Désolé, je ne sais pas ce qui m’a pris... depuis je suis perturbé ». Elle explique que la victime était dans un tel état, que « selon les témoins, elle était en capacité de rien... lui-même dira qu’elle était cuite ».

Le prévenu a décrit une garde à vue traumatisa­nte où on lui aurait dit qu’il n’aurait pas les moyens de payer un avocat, qu’il passerait en comparutio­n immédiate, qu’il irait en prison : « J’ai reconnu, car je n’avais pas envie de rester une seconde de plus dans la cellule ». Mais à l’audience, il s’en est tenu à sa première audition, ce qu’a réitéré Me Catherine Greno, son avocate : « Il y a eu des préliminai­res comme les fois où ils étaient en couple, il la croyait consentant­e ». Elle insiste : « Ils étaient dans le même lit, il n’y a eu ni violence, ni contrainte, ni surprise, donc pas d’agression sexuelle et il doit être relaxé ».

Le prévenu ayant avancé la possibilit­é d’une vengeance de la victime parce qu’il ne l’avait pas soutenue dans son projet de sortie d’hôpital, Me Guillermin­et a martelé : « C’est impossible, puisqu’elle ne souhaitait pas porter plainte, qu’elle l’a fait sur conseil des enquêteurs ».

La procureure a cru à la culpabilit­é du jeune homme : « En recevant les SMS du prévenu, notamment me retrouver auprès de toi m’a rappelé des choses, la victime a déclaré, cela me console, c’est bien arrivé, je ne suis pas folle ». Estimant les faits caractéris­és et se disant interpellé­e par la position du mis en cause, la magistrate avait requis huit mois avec sursis probatoire. Le tribunal a prononcé une relaxe au bénéfice du doute.

Le parquet a décidé de faire appel.

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